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TRANSFERTS SANITAIRES DES ENFANTS TOGOLAIS POUR CHIRURGIE CARDIAQUE PAR L’ONG “TERRE DES HOMMES”, A PROPOS DE 60 CAS COLLIGES DE 1993 A 2003. HEALTH TRANSFER OF TOGOLESE CHILDREN FOR CARDIAC SURGERY BY NGO “TERRE DES HOMMES” ABOUT 60 CASES FROM 1993 TO 20

Auteurs: GOEH AKUE E,  KENOU A, EKOUE-KOUVAHEY D, SOUSSOU BL.

Correspondance : Dr GOEH-AKUE Edem Service de Cardiologie du Centre Hospitalier Universitaire Tokoin ; 01 B.P. 3723 Lomé Togo E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

RESUME

Introduction : Les  cardiopathies  congénitales  ou  acquises  de l’enfant  constituent  un problème  majeur  de santé  publique  dans  les pays en développement. Leur incidence élevée, les difficultés de leur prise en charge chirurgicale et leur lourde mortalité font d’elles un sujet d’étude toujours d’actualité dans les pays en développement.

Devant l’impossibilité d’accès à une cure chirurgicale, faute de possibilités techniques locales, le transfert à l’étranger reste le seul recours.

Objectif :

L’objectif de ce travail est de faire le bilan de 11 années de transfert médical des enfants togolais  à l’étranger pour chirurgie cardiaque.

Matériel et  méthode :

Il s’est  agi d’une étude  rétrospective sur dossiers des enfants togolais âgés de 15 ans au plus, atteints d’une cardiopathie et ayant subi une intervention chirurgicale à l’étranger grâce à l’appui l’antenne de l’ONG “Terre Des Hommes” de Lomé, entre le 1er Janvier 1993 et le 31 Décembre 2003.

Une fiche d’enquête préétablie a été élaborée pour chaque patient en vue d’enregistrer les données épidémiologiques,  cliniques,  paracliniques,  le lieu du transfert, le type de chirurgie.

Résultats :

Soixante  (60)  enfants  (33  garçons  et  27  filles)  ont bénéficié d’un transfert à l’étranger pour une cure chirurgicale d’une cardiopathie congénitale (47 cas) ou acquise (13 cas). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 5,01 ans pour les cardiopathies congénitales contre 11 ans pour les cardiopathies acquises. Parmi les 47 enfants atteints de cardiopathie congénitale, 44 (93,62 %) ont subi une intervention chirurgicale, 3  (6,38 %) ont  été  récusés  pour non  indication  de  la chirurgie cardiaque. Au total, 57 enfants ont été opérés

Conclusion :

Cette  forme  de  solidarité  a  permis  à  des  familles togolaises à faibles revenus de faire opérer leurs enfants  au prix d’une participation financière symbolique. Mais une autre forme de coopération du type transfert de  technologie  sous  l’aspect  de  missions  médico-chirurgicales pourrait aussi être envisagée dans l’avenir.

Mots-clés : Cardiopathie - Transfert - Chirurgie cardiaque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SUMMARY

Introduction:

Congenital or acquired heart diseases constitute a major stake of public health in developing countries. Their incidence, the difficulties of their surgical care and their high mortality are many reasons of their study in developing countries.  Facing the lack of local adequate structures, health transfer is considered as the last resort for surgical cure.

Objective:

The aim of our study was to take stock of 11 years of health transfer of Togolese children for cardiac surgery.

Methodology:

It was a retrospective study carried out  from 1st January 1993 to 31st March 2003 concerning  records of Togolese  children  of  less  than  15  years  old  suffering  from  heart diseases  and  transferred  for  cardiac  surgery  with  the  help  of NGO  “Terre  Des  Hommes”  of  Lome.  Epidemiological, physical examination, laboratory findings, the place of transfer and the type of surgery were studied.

Results:

Sixty children (33 males and 27 females) were transferred for cardiac surgery of congenital (47 cases) or acquired (13 cases) heart diseases. The mean age was 5.01 years for congenital  heart diseases, versus  11 years  for acquired heart diseases.  Among the 47 children with congenital heart diseases, 44 (93.62%) underwent surgical procedure.  The surgery indication was challenged for 3(6.38%). Finally, 57 children have been treated.

 

Conclusion:

This  kind  of  solidarity  allowed  poorer  Togolese families  to treat and most  of  the time to cure their  children  with symbolic amount of money. Another type of cooperation such as a technological transfer seen as medical and surgical missions may berecommended in the future.

Key words: Heart diseases - Transfer – Cardiac surgery.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

Les cardiopathies congénitales ou acquises de l’enfant constituent un problème majeur de santé publique dans les pays en développement [1,2].

La mise au  point des techniques non invasives du  diagnostic, la promotion du dépistage systématique et l’amélioration des techniques de chirurgie et de réanimation cardiaque ont transformé le  pronostic  de ces affections dans les  pays développés.

Ces  cardiopathies  entraînent  outre  une  morbidité  et  une mortalité très  lourdes,  des  coûts  financiers  et  sociaux  considérables. Devant l’impossibilité d’accès à une  cure  chirurgicale,  faute  de possibilités  techniques locales,  le transfert  à l’étranger reste le seul recours ;  mais il ne peut se concevoir aisément du fait d’un coût prohibitif. C’est donc souvent, grâce  aux  organisations  non  gouvernementales  (ONG)  d’aide humanitaire  médicale  que le  projet thérapeutique  peut  être mené à bien.

Depuis 1986, grâce à sa présence effective à Lomé, l’ONG “Terre Des Hommes” (TDH) organise chaque année le transfert en Europe mais aussi à l’Institut Cardiologique d’Abidjan, d’environ 15 enfants togolais atteints de cardiopathie.

L’objectif assigné  à ce  travail est de  faire le  bilan de onze (11) années de  transfert  médical  de  ces  enfants  à  l’étranger  pour chirurgie cardiaque.

MATERIEL ET METHODE

Il s’est agi d’une étude rétrospective sur dossiers des enfants togolais âgés de 15 ans au plus, atteints d’une cardiopathie et ayant subi une  intervention  chirurgicale  à  l’étranger  grâce  à l’appui de l’ONG “Terre Des Hommes” entre le 1e r Janvier 1993 et le 31 Décembre 2003.

Ont été inclus, les enfants opérés d’une cardiopathie reconnue sur la base des critères cliniques, électrocardiographiques et échocardiographiques.

Les  enfants  atteints  de  cardiopathie  mais  n’ayant  pas bénéficié d’un  transfert  pour  intervention  chirurgicale  ont  été exclus  de l’étude. Il en  a  été de  même des patients opérés de cardiopathie mais âgés de plus  de  15  ans au moment du diagnostic.

Une  fiche  d’enquête préétablie  a  été  élaborée  pour  chaque patient  en  vue  d’enregistrer  les  données  épidémiologiques, cliniques,  paracliniques,  le  lieu  du  transfert,  le  type  de chirurgie.

Les données recueillies ont été informatisées et traitées par le  logiciel  de  traitement  statistique  Epi  Info  version  6.0  du CDC Atlanta.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RESULTATS

Soixante  (60) dossiers d’enfants atteints  d’une cardiopathie et transférés  pour  une  cure  chirurgicale  d’une  cardiopathie congénitale  (CC)  ou  acquise  (CA)  dans  des  centres

spécialisés,  ont  été  colligés  durant  la  période  d’étude.

Age et sexe

Le Tableau I rapporte la  répartition  par  tranches  d’âge et par sexe des enfants transférés.

Une prédominance masculine a été observée avec 33 garçons contre 27 filles, soit un sex-ratio (H/F) de 1,22. L’âge moyen était de 8,67  ±  4,82 ans  avec  des extrêmes de 1 mois  et 15 ans.

L’âge moyen des garçons était de 7,77 ± 4,56 ans et celui des filles de 9,76 ± 5,08 ans.

L’âge  moyen au moment du diagnostic était de 5,01 ans pour les cardiopathies congénitales

contre 11 ans pour les cardiopathies acquises.

La provenance  des patients  était urbaine dans  83  % des cas. Lomé,  la  capitale, à  elle  seule,  a  fourni  78,2 %  des enfants transférés.

Délai d’attente

Après la découverte de la cardiopathie, il s’est écoulé un certain temps entre la constitution  du  dossier,  l’accord de Genève au transfert et le départ de l’enfant pour l’étranger.

Le tableau II rapporte le délai d’attente en fonction des différentes cardiopathies.

Le délai de  séjour avant le transfert  après la constitution du dossier  était en  moyenne de  10,7  mois avec  des extrêmes de 3 (2) mois et 3 ans.

Lieu de transfert

Les transferts sanitaires des enfants se faisaient vers l’Europe (Suisse, France, Espagne) et vers certains pays d’Afrique (Côte d’Ivoire et Afrique du Sud).

Le tableau III rapporte la répartition des enfants transférés selon leur lieu de transfert.

Cardiopathie congénitale

Le tableau IV présente la répartition des 47 enfants transférés en fonction du type de cardiopathie congénitale.

Concordance diagnostique

Lorsque les enfants arrivent dans les pays de transfert, tous les examens cliniques et paracliniques sont repris. Le diagnostic posé  au Togo  n’est pas  toujours  identique  à  celui  retrouvé en Europe (Tableau V). Sur les 47 cas de  cardiopathies congénitales, le diagnostic a été identique dans 41 cas (87,23 %). Dans  6 cas (12,77 %) il y a eu discordance.

Traitement

Le  traitement  chirurgical  réalisé  était  curatif  dans  100  % des  cas.  Parmi  les  47  enfants  porteurs  de  cardiopathie congénitale,  44  (93,62  %)  ont  subi  une  intervention chirurgicale, 3 (6,38 %) n’ont pas été opérés car il y avait une contre indication chirurgicale (CIV multiples de grande taille) pour l’un des enfants ; 2 enfants (4,25 %) transférés n’avaient pas d’indication chirurgicale (CIV pouvant se refermer spontanément).

Chirurgie des cardiopathies acquises

Treize  (13)  enfants  ont  été  transférés  à  l’étranger  pour prise en charge de leur cardiopathie acquise. Le Tableau VI montre la répartition des différentes cardiopathies acquises retrouvées : insuffisance mitrale (IM), sténose mitrale (SM), association  insuffisance  mitrale  et  insuffisance  aortique (IM+IAo).

Le délai écoulé avant le transfert après la constitution du dossier, était en moyenne de 5,15 mois (extrêmes de 3 et 9 mois). En fonction du  type de  la cardiopathie acquise, le  délai moyen était  de 5  mois pour  l’insuffisance mitrale, 6 mois pour la sténose mitrale et  5,25 mois pour  l’association  insuffisance  mitrale  et insuffisance aortique.

Le  traitement  préconisé  était  curatif  pour  tous  les  patients.

Huit (8) enfants (61,54%) avaient bénéficié d’une plastie, 4 (30,77 %) de prothèses mécaniques et un (7,69 %) de bioprothèse.

DISCUSSION

Dans les pays en développement, les cardiopathies de l’enfant constituent,  parmi  les maladies  non  transmissibles,  l’une  des principales causes de morbidité et de mortalité chez l’enfant [1].

Au cours de ces affections, l’indication d’une chirurgie est le plus souvent  le  seul  recours  thérapeutique.  Or  dans  nos  régions, la chirurgie n’est pas accessible à la majorité de nos populations. [3]

Ainsi, depuis un quart de siècle, pour résoudre ce problème plusieurs approches de solution ont été proposées : création de centres de chirurgie cardiaque  dans nos régions comme en  Côte d’Ivoire [4]  ou en Afrique  du Sud [5]  ; transfert  des enfants malades  en Europe  pour chirurgie [3]  ;  transfert de compétences de l’Europe vers les pays du sud avec formation de chirurgiens cardiaques dans ces  pays.

Au Togo, l’absence de centre de chirurgie cardiaque impose  le transfert  à l’étranger lorsque  la  chirurgie  était  indiquée.  Le  poids  économique de cette décision étant très  considérable tant pour la famille que  pour la collectivité nationale, le recours à  des organismes humani-taires  tel  que “Terre Des  Hommes” était indispensable. C’est le rôle dévolu au Foyer OASIS de “Terre Des Hommes”dont la mission est de contribuer à la prise en charge médico-chirurgicale et sociale des enfants  de moins de 15 ans issus de familles démunies,  souffrant de  pathologies  chirurgicales  graves  curables  nécessitant  des  compétences et/ou des équipements spéciaux non disponibles  sur place.  Une  contribution  financière  symbolique  des  familles est toujours demandée.

Répartition selon l’âge de découverte

L’âge moyen au moment du  diagnostic  chez les  enfants  de notre  série était de 5,01 ans. Notre âge de découverte était l’un des plus élevés de la littérature. Au Congo N’KOUA et al. [7] ont trouvé 4,8 ans, tandis que CHAABOUNI et al. en Tunisie [8] et ABDULLAH en Arabie Saoudite [9] qui ont rapporté respectivement un âge moyen de découverte de 12 mois et 10 mois.

Notre âge du diagnostic est inférieur à celui trouvé par TOURE et al.  [10] au Niger qui est de  8,4 ans ainsi que de celui de CHAUVET et al. [11] en Côte d’Ivoire  qui ont  trouvé un âge moyen de  8 ans.  Leur étude a  concerné autant  les  enfants que les adultes, ce qui expliquerait cet écart.

Répartition selon le sexe

Le sex-ratio de notre série était de 1,22. Ce résultat est  proche de celui de KOKOU et

al. [12] qui avaient rapporté aussi une prédominance masculine avec un sex-ratio de 1,6.

Cardiopathies congénitales

Dans  notre  étude,  la  CIV s’est  révélée  être  la  cardiopathie congénitale non cyanogène la plus fréquente (44,68%), suivie de la CIA (14,89%). Ces résultats sont semblables à ceux de CHAABOUNI et al. en Tunisie [8].

La Tétralogie de Fallot a été la plus fréquente (19,15 %) des formes cyanogènes de notre série, ce qui est conforme  aux données de la littérature  [8, 12, 13] avec une fréquence  variant de 8 à 20 % des cardiopathies congénitales.

La  coarctation  de  l’aorte  (2,13  %)  et  la  maladie  d’Ebstein (2,13 %) ont été les cardiopathies les moins représentées de notre série. Ceci est comparable aux résultats de BROUSSE qui avait rapporté 3,53 % de cas de coarctation alors que la maladie d’Ebstein n’était pas du tout représentée [14].

Lieu de transfert

La Suisse accueille la plupart de nos patients (64 %). TDH travaille en partenariat avec le centre cardiologique de Genève en Suisse. C’est seulement en cas d’urgence ou de manque

de place en  Suisse que  les  enfants  étaient transférés  dans les autres pays.

Concordance du diagnostic

 Pour chaque malade évacué, le diagnostic posé à Lomé sur la base des  données échographiques  a été  contrôlé sur  les lieux de l’évacuation. Les diagnostics avaient été identiques dans 87,23 % des cas. Ce qui montre la place et l’intérêt de l’échographie dans le diagnostic des cardiopathies  dans nos  pays  à  faible  moyen.

Traitement

Dans toutes les séries, le traitement chirurgical a été plus curatif que palliatif. La différence entre notre série et celle de la Tunisie serait due à la sélection des cas. En effet, les patients

tunisiens [8]  étaient  opérés en  Tunisie  alors  qu’à  TDH,  les cas inopérables ou complexes ne sont pas évacués.

Dans notre série, 6,38 % des enfants n’ont pas été opérés. Au Sénégal, BROUSSE et al. avaient rapporté 4,78 % d’enfants transférés  et  non  opérés.  [14].  La  proportion  faible  de  ces derniers montre la  fiabilité des indications malgré l’absence de cathétérisme cardiaque. Cette fiabilité est importante pour éviter les évacuations  indues  (un travail en Algérie  en avait rapporté 20 % [15])  et pour  maintenir la confiance entre  les différents partenaires impliqués dans la chaîne de décision.

Cardiopathies acquises

Répartition selon l’âge

Dans  notre série  l’âge  moyen  du  diagnostic  était  de  11,07 ans. Ce résultat est comparable à ceux de  MOYEN et al. à Brazzaville [16]  et  de BROUSSE  et  al.  à Dakar  qui avaient rapporté respectivement un âge moyen de 11 ans et 10 ans  [14]. Le jeune âge des patients opérés pour cardite rhumatismale a été également signalé par BA et al [17].

Répartition selon le sexe

Dans notre étude, nous avons enregistré une prédominance féminine avec 9 filles contre 4 garçons, ce qui est semblable au résultat de MOYEN qui avait rapporté dans son étude, 41 filles contre 27 garçons [16].

Les différents types de cardiopathies acquises

Dans  notre  série,  la  forme  anatomique  la  plus  fréquente était  l’insuffisance  mitrale  avec  61,54  %  des  cardiopathies acquises  enregistrées.  Nos  résultats  sont  comparables  à ceux de BROUSSE et al . à Dakar [14] et de MOYEN et al. A Brazzaville [16].

La  sténose  mitrale  (n  =  1)  était  la  cardiopathie  la  moins représentée de notre série. Elle était absente dans la série de BROUSSE et de MOYEN [14,16].

Etiologie

Dans notre série 61,54 % des cardiopathies acquises chirurgicales  étaient d’origine rhumatismale contre 96,40 %  dans la  série  de BROUSSE  à  Dakar [14]. Ce taux  élevé de  cardite rhumatismale n’est  pas  le même dans d’autres  régions d’Afrique  où  la prévalence  des  fibroses  endomyocardiques est plus élevée [18].

Lieu de transfert

Dans notre étude, 92,30 % des enfants étaient transférés en Europe et 7,7 % en Côte d’Ivoire. Dans la série de BROUSSE à Dakar, 62,65 % des enfants étaient transférés en Europe et 37,35 % en Côte d’Ivoire [6].

Concordance du diagnostic

Dans notre série, le diagnostic a été identique dans 92,30 %. Ce taux était obtenu grâce à l’amélioration des échographes et l’expérience des échographistes.

Traitement

Dans notre série,  tous les  enfants ont bénéficié d’une  inter vention chirurgicale contrairement à la série de BROUSSE à Dakar où 9,64 % des enfants transférés n’ont pas été opérés [16]. Les plasties étaient les plus pratiquées  (n = 8), suivies des  prothèses  mécaniques  (n =  4)  ;  1  enfant  avait  bénéficié d’une bioprothèse. Il en a été de même dans la série de BROUSSE à Dakar où les plasties étaient les plus pratiquées, suivies aussi des prothèses mécaniques mais contrairement à notre série, aucun enfant n’a bénéficié d’une bioprothèse.

Dans le choix du geste chirurgical, si les lésions anatomiques le  permettent,  les  auteurs  avaient  recours  aux  plasties, Lorsque les lésions ne le permettent pas,  ils  avaient  recours  aux  prothèses  mécaniques  dont l’inconvénient majeur est  de  nécessiter une anticoagulation à  vie.  La  bioprothèse  est  rarement  indiquée  car  c’est  une technique  dont  les  résultats  à  moyen  terme  sont  mauvais.

Elle est donc déconseillée chez les enfants [19].

CONCLUSION

Notre étude rétrospective portant  sur le transfert  des enfants togolais  pour  la  chirurgie  cardiaque  par  l’ONG  “Terre  Des Hommes” de Lomé  prouve si besoin en était, l’existence d’un réel besoin de prise en charge de la pathologie cardio-vasculaire des  enfants.  Soixante  enfants  (33  garçons  et  27  filles)  ont bénéficié d’un transfert à l’étranger pour une cure chirurgicale d’une  cardiopathie  congénitale  (47  enfants)  ou  acquise  (13 enfants) et 3 enfants ont été récusés pour non indication de la chirurgie cardiaque.

Cette  prise  en  charge  a  permis  à  des  familles  togolaises  à faibles revenus de faire opérer leurs enfants au  prix  d’une  participation  financière symbolique.  Il serait  souhaitable  d’envisager  en  plus  de  cet exemple  de  solidarité,  d’autres  types  de  coopération  sous forme de transfert de technologie sous l’aspect de missions médico-chirugicales  permettant  de  faire  opérer  sur  place un plus  grand nombre  d’enfants.

REFERENCES

1- DEEN J, VOST, HUTTLY SRA, TULLOCH. Traumatismes et transmissibles : des pathologies émergentes chez maladies non les enfants des pays en développement. Bul. WHO 1999 ; 77 : 518-524.

2- ROBIDA A, FOLGER M G, HAJAR A H.  Incidence of congenital  heart  disease  in  Qatari  children.  International Journal of cardiology 1999 ; 60 : 19-22.

3- ARYANPUR-KASHANI I,  MEHRANPUR M,  PAYDAR P  et al. A profile of heart disease in children in a developing country. Ann. Trop. Paediatr. 1981 ; 1 : 221-228.

4-  METRAS  D,  OUEZZIN-COULIBALY  A,  OUATTARA K. Chirurgie à coeur ouvert en Afrique Tropicale, Résultats et problèmes  particuliers  des  300  premières circulations extra corporelles faites à Abidjan. Presse Med 1983 ; 12 : 621-624.

5- ANTUNES  M J.  Letter  to  the  Editor  :  The  challenge of valve surgery in a developing population. J. Heart Valve Dit. 1993 ; 2 : 487-489.

6- SCHECHTER WS, NAVEDO A, JORDAN D. Pediatric cardiac anaesthesia in a developing countr. Paediatr Anaesth 1998 ; 8 : 283-292.

7-  NKOUA  J,  KIMBALLY-KAKY  G,  MOYEN  G.  Axe électrique au cours des cardiopathies congénitales de l’enfant, à propos de 69 cas. Pédiatrie en Af. Noire 1992 ; 4 : 134-136.

8- CHAABOUNI M, KAMOUN T, MEKI N, MAHFOUDH A, KARRAY A, DAOUD M, TRIKI A. Aspects épidémiologiques et évolutifs des cardiopathies congénitales dans le service de pédiatrie de SFAX à propos de 123 cas. La Tunisie  Médicale 1999 ; 7 : 264-271.

9-  ABDULLAH  A. Congenital  heart  disease  in 740  subjects  :  Epidemilogical  aspects.  Annals  of  tropical paediatrics 2001 ; 21 : 111-118.

10-  TOURE  IA,  GAULTIER  Y,  WAFY  D.  Incidence  des cardiopathies  congénitales  au  Niger  à  propos  de  123  cas. Cardiologie tropicale 1995 ; 21 (81).

11- CHAUVET J, GUIKAHUE K, SEKA  R, MENSAH  W, MARDELLE T, BERTRAND ED. Etude de 612 cardiopathies congénitales  cathétérisées  à  Abidjan : les  conditions  du dépistage. Cardiologie tropicale 1998 ; 12 : 119-129.

12- KOKOU O, AGBERE AD, BALAKA B, ATAKOUMA YD, GOEH-AKUE E, SOUSSOU B, ASSIMADI K. Apport de  l’échocardiographie-Doppler  dans  le  diagnostic  des cardiopathies congénitales dans le service de pédiatrie du CHU-Tokoin, à Lomé. Médecine d’Afrique Noire 1999 ; 47 : (11).

13- CHAUVET J, KAKOU GM, ANDOH J, AKA F, SEKA R.  La  consultation  de  cardiopathie  pédiatrique.  Activités, problèmes de dépistage, perspectives d’avenir. Cardiol Trop 1985 ; n° spécial 13-17.

14- BROUSSE  V, IMBERT  P,  MBAYE  P. et  al.  Evaluation au Sénégal du devenir des enfants transférés pour chirurgie cardiaque. Méd. Trop 2003 ; 63 : 506-512.

15- MOUBRI M. Transferts sanitaires des enfants ayant une cardiopathie congénitale. Rev. de Péd 1988 ; 24 : 183-188.

16- MOYEN G, OKOKO A, MBIKA A, OBENGUI et al. Rhumatisme articulaire aigu et cardiopathies rhumatismales de l’enfant à Brazzaville.  Médecine d’Afrique noire 1999 ;

46 : (5).

17-  BA  SA,  KANE  A,  HANE  L  et  al.  Cardiopathies rhumatismales au Sénégal: aspects  cliniques  et  thérapeutiques. Cardiol. Trop 1998 ; 24 : 31-36.

18-  METRAS  D,  COULIBALY  AO,  OUATTARA  K.  La chirurgie valvulaire à cœur ouvert chez l’enfant. A propos de 127 cas. Arch. Mal Cœur 1985 ; 78 : 426- 344.

19- COUD RAY N, PAVIE A, FONTANEL M. L’expérience des  bioprothèse  en  Polynésie  Française : Suivie  de 1975  à 1988 ; Arch. Mal Cœur 1991 ; 84 : 1303-1309.

 

 

 

 

 

Tableaux

Tableau I : Répartition des enfants transférés en fonction de la tranche d’âge et du sexe

Tranches d’âge

Masculin

Féminin

Total

1-11mois

11 (18,33%)

 

6 (10%)

 

17

1-4 ans

7 (11,67%)

 

6 (10%)

 

13

5-15ans

15 (25%)

 

15 (25%)

 

30

Total

33 (55%) 

27 (45%)

60 (100%)

 

Tableau II : Répartition des Cardiopathies Congénitales selon le délai de séjour avant le transfert à l’étranger

Cardiopathie congénitale

Delai moyen

Delai extrême

CIV

11,6 mois

2 mois-36 mois

Tétralogie de Fallot

6 mois

3 mois-9 mois

CIA

10,7 mois

4 mois-24 mois

CA

7,7 mois

3 mois-12 mois

CAV

12 mois

12 mois

Phéochromocytome

18 mois

12 mois-24 mois

CoA

6 mois

6 mois

Maladie d’Ebstein

10 mois

10 mois

 

 

 

Tableau III : Répartition des enfants transférés selon leur lieu de transfert.

Lieu de transfert

 

Pourcentages d’enfants transférés

Côte d’Ivoire

 

67%

Espagne

 

33%

Suisse

 

1,7%

France

 

33,3%

 

Tableau IV : Répartition des enfants transférés selon les types de cardiopathie congénitale

Cardiopathies congénitales

Effectif

%

CIV

21

44,68

Tétralogie de Fallot

9

19,15

CIA

7

14,89

CA

4

63,8

CAV

2

4,26

Phéochromocytome

2

4,26

CoA

1

2,13

Maladie d’Ebstein

1

2,13

 

 

 

 

 

Tableau V : Concordance du diagnostic selon les Cardiopathies Congénitales

Cardiopathies congénitales

Diagnostic à Lomé

Diagnostic à l’étranger

Concordance

CIV

24

21

87,50%

Tétralogie de Fallot

7

9

77 ;77%

CIA

7

7

100%

CA

3

4

75%

CAV

2

2

100%

Phéochromocytome

2

2

100%

CoA

1

1

100%

Maladie d’Ebstein

1

1

100%

 

Tableau VI : Répartition par type de cardiopathies acquises

Cardiopathies acquises

Effectif

Pourcentage

IM

8

61,54%

IM+IAo

4

30,77%

SM

1

07,69%

Tableau VII : Concordance du diagnostic selon les Cardiopathies acquises

Cardiopathies acquises

Diagnostic à Lomé

Diagnostic à l’étranger

Concordance

IM

9

8

88,88%

IM+IAo

3

4

75%

SM

1

1

100%