C19. Anomalies électrocardiographiques observées chez les jeunes sportifs des académies de football de Yaoundé.
L J YONGOUA KOUAYEP1, A MENANGA2,
J BOOMBHI2 , S KINGUE 2
1.Institut Supérieur des Sciences de la Santé, Université des Montages, Bagangté.
2.Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales, Université de Yaoundé.
Contexte : Les anomalies électrocardiographiques du sportif sont des modifications de l’électrocardiogramme (ECG) qui sont le plus souvent imputables à la pratique du sport. Toutefois, on peut également retrouver chez ceux-ci des anomalies suggestives d’une cardiopathie sous-jacente pouvant expliquer une mort subite d’origine cardiaque. Aucune étude n’a été réalisée jusqu’à présent au Cameroun sur les anomalies électrocardiographiques observées chez les jeunes sportifs des académies de football.
Objectif : Le but de cette étude était de décrire les anomalies électrocardiographiques observées chez des jeunes sportifs des académies de football de Yaoundé.
Méthodologie : Durant une période de 6 mois allant de avril à août 2015, nous avons examinés les sportifs de 05 académies de football de Yaoundé : Vogt athletic club , Fondation Tafi, Académie sportive Binya, Boum’s football club et Liibih Thomas sport academy. Ont été inclus dans notre étude, tous les volontaires âgés de 15-35 ans et participant à des compétitions sportives officielles. Chaque participant a bénéficié d’un interrogatoire, un examen physique et un électrocardiogramme de repos 12 dérivations.
Résultats : Sur les 177 footballeurs examinés, 95,5% avaient un ECG anormal. Ces anomalies étaient principalement représentées par des modifications électrocardiographiques liées à l’entraînement physique (94,4%) à savoir, la repolarisation précoce (68,9%), l’hypertrophie ventriculaire gauche (53,1%), la bradycardie sinusale (38,4%) et l’arythmie sinusale (25,4%). Nous avons également retrouvé des anomalies électrocardiographiques non liées à la pratique sportive. Elles étaient représentées par des anomalies électriques suggestives de cardiomyopathie (3,4%) telles que : la dépression du segment ST (0,6%), l’inversion des ondes T dans les territoires inférieurs et antérieurs (2,2%), la déviation axiale gauche (0,6%).
Toutefois, nous n’avons pas observé d’anomalies électrocardiographiques suggestives de maladies électriques primaires contre-indiquant la pratique du sport en compétition telles que : le QT long, le QT court, la pré-excitation ventriculaire ou le syndrome de Brugada.
Conclusion : Les anomalies électrocardiographiques chez les jeunes des académies de football de Yaoundé sont fréquentes et principalement représentées par les modifications liées à la pratique sportive. On retrouve néanmoins chez eux, des anomalies électrocardiographiques suggestives de cardiomyopathie qui nécessiteraient la réalisation d’une échographie cardiaque.