Yao H, Tsinkou-Tela H, Ekou A, Kouamé I, Ehouman E, N’Guetta R.

Affiliation des auteurs : Institut de Cardiologie d’Abidjan

Auteur pour correspondance : Dr Yao Hermann, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Résumé

Introduction : Le syndrome métabolique (SM) est un problème de santé publique croissant en Afrique Sub-Saharienne. L’impact du SM sur la survenue et le pronostic des syndromes coronariens aigus (SCA) est peu documenté.

Objectif général : Décrire la prévalence et les caractéristiques du SM chez les patients atteints d’un SCA en Côte d’Ivoire.

Matériel et méthode : Nous avons mené une étude observationnelle de type transversal du 01^er  janvier 2016 au 31 décembre 2016 à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan. Tous les patients âgés d’au moins 18 ans, admis en unité de soins intensifs cardiologiques pour un SCA, ont été inclus. N’ont pas été inclus les femmes enceintes, les patients ayant une pathologie responsable d’une augmentation du périmètre ombilical, dont les dossiers étaient incomplets et ceux ayant refusé de participer à l’étude. Cent six patients ont été retenus sur 141. Nous avons analysé et comparé les aspects sociodémographiques, cliniques et biologiques.

Résultats : Nous avons retrouvé 53(50%) porteurs de SM selon les critères de la NCEP-ATPIII et 50(47,2%) porteurs de SM selon les critères de l’International Diabetes Fédération (IDF). Le SM prédominait chez les femmes dans les deux définitions. L’âge moyen des patients était de 57,2 ans en présence de SM contre 53,6 ans en l’absence de SM (p=0,12). Les patients porteurs de SM étaient admis plus précocement, dans les 12 heures suivant le début des symptômes (23 patients, 43,4%) que ceux ne présentant pas de SM (14 patients, 26,4%). La majorité de nos patients avaient trois facteurs associés 30(56,6%) pour les critères de la NCEP-ATP III contre 21(42%) pour les critères de l’IDF. Selon le NCEP-ATPIII, l’hypertension artérielle (81,1%, vs 63,2%, OR=5,2[2,2-12,5]) et l’hyperglycémie (83,0% vs 63,2%, OR=6,4[2,6-15,7]) étaient les facteurs définissant le SM les plus prépondérants dans notre série. En dehors de l’obésité abdominale, ces deux facteurs de risque cardiovasculaire apparaissaient également prépondérants selon la définition de l’IDF. La morbi-mortalité hospitalière était plus élevée chez les porteurs du SM.

Conclusion : Le SM est fréquemment associé au SCA en Afrique subsaharienne, et est responsable d’une morbimortalité plus élevée. Des mesures adéquates de prévention sont nécessaires afin de limiter sa progression.

Mots clés : Syndrome métabolique - syndrome coronarien aigu - Afrique subsaharienne