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Chirurgie cardiaque à cœur ouvert au Bénin : à propos de 83 patients opérés au Centre National Hospitalier Universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou entre mars 2021 et juillet 2023.

 

Open-heart cardiac surgery in Benin: about 83 patients were operated in the National Teaching Hospital Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) in Cotonou between March 2021 and July 2023.

 

 

L CODJO1, K BORI BATA1, M HOUNKPONOU AMOUSSOUGUENOU1, B TCHANIGA1*, FADONOUGBO X1, ADIKPETO F1, , SEIBOU C1, KOMPE U1, ADECHINA N1, KONDO MOUSSA R1, FADONOUGBO1 X, AGBALIKA1 P, SOUMMONNI1 F, SONOU1 A, KOUKOUI F, DEBAUCHEZ M², TALON M², DEMONDION P², LE HOUEROU D², SEGNON J3, GNONLONFOUND3, HOUNKPATIN B3.

 

 

RESUME

 

 

Introduction : La chirurgie cardiaque à cœur ouvert est peu accessible en Afrique subsaharienne. Ce travail vise à présenter les résultats à court terme des pathologies cardiovasculaires prises en charge par chirurgie cardiaque à cœur ouvert au Bénin entre 2021 et 2023.

Méthodes : L’étude était descriptive et analytique avec collecte prospective des données des patients ayant bénéficié de la chirurgie cardiaque à cœur ouvert au CNHU-HKM de Cotonou. Tous les patients opérés à cœur ouvert entre mars 2021 et juillet 2023 et consentants ont été inclus.

Les données collectées étaient les caractéristiques des cardiopathies opérées, la nature de l’acte chirurgical, les caractéristiques de la circulation extracorporelle et les différentes complications postopératoires immédiates et à court terme. Ces complications étaient réparties en hémodynamiques, hématologiques, infectieuses, rythmiques, respiratoires, rénales et psychiatriques, fatales ou non. Ces données évolutives ont été collectées sur les trois premiers mois postopératoires.

Résultats : Au total, 83 patients ont été opérés à cœur ouvert. L'âge moyen était de 39,22 ± 14,30 ans, avec des extrêmes de 11 et 66 ans. Il s’agissait de cardiopathies acquises (81,9%) et congénitales (18,1 %). La valvulopathie rhumatismale était la plus fréquente (49,40%). Le remplacement valvulaire mitral était l'intervention la plus réalisée (62,55 %). Les complications postopératoires étaient le bloc atrio-ventriculaire complet (20,48 %), le syndrome post-péricardiotomie (65,43%), la thrombopénie (50,60%), les pneumopathies infectieuses de sévérité variable (39,24%), le syndrome de bas débit cardiaque (33,73%) et l'insuffisance cardiaque post-intervention (34,93%). La mortalité post-chirurgie intra hospitalière était 3,60% et celle à trois mois était de 7,20%.

Conclusion : La chirurgie cardiaque à cœur ouvert est une réalité au Bénin. Malgré les complications postopératoires et la mortalité qui est non négligeable, elle reste indispensable pour améliorer la qualité de vie et le pronostic des patients.

 

 

MOTS CLES

Chirurgie cardiaque à cœur ouvert ; Complications post chirurgie cardiaque ; Mortalité post chirurgie cardiaque ; Bénin.

 

 

 

SUMMARY

 

 

Introduction: Open-heart cardiac surgery is poorly accessible in Sub-Saharan Africa. We aimed to present the short-term outcomes of cardiovascular pathologies managed by open-heart cardiac surgery in Benin between 2021 and 2023.

Methods: The study was descriptive and analytic, with prospective data collection of patients who underwent open-heart cardiac surgery at the CNHU-HKM in Cotonou. All consenting patients who underwent open-heart surgery between March 2021 and July 2023 were included. The data collected were the characteristics of the heart disease operated on, the nature of the surgical procedure, the characteristics of the extra-corporal circulation, and the various immediate and short-term post-operative complications. These complications were divided into hemodynamic, hematological, infectious, rhythmic, respiratory, renal, and psychiatric, fatal or not. We collected these evolutionary data over the first three months postoperatively.

Results: A total of 83 patients underwent open-heart surgery. The mean age was 39.22 ± 14.30 years, with extremes of 11 and 66 years. Heart disease was acquired (81.9%) and congenital (18.1%). Rheumatic valve disease was the most common (49.40%). Mitral valve replacement was the most frequently performed procedure (62.55%). Post-operative complications were complete atrioventricular block (20.48%), postpericardiotomy syndrome (65.43%), thrombocytopenia (50.60%), infectious pneumonitis of varying severity (39.24%), low cardiac output syndrome (33.73%) and post-intervention heart failure (34.93%). In-hospital post-surgery mortality was 3.60%, and three-month mortality was 7.20%.

Conclusion: Open-heart surgery is a reality in Benin. Despite post-operative complications and significant mortality, it remains indispensable for improving the quality of life and prognosis of our patients.

 

 

KEY WORDS

Open-heart surgery, post-heart surgery complications, Post-heart surgery mortality; Benin.

 

 

1.Unité d’Enseignement et Recherche en Cardiologie, Clinique Universitaire de Cardiologie, Centre National Hospitalier Universitaire Hubert KOUTOUKOU MAGA, Faculté des Sciences de la Santé de Cotonou, Université d’Abomey Calavi, Bénin

2. DEBMAT Santé, France

3. Ministère de la Santé, Bénin

Adresse pour correspondance :

TCHANIGA Baudouin,

Email Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ,

Tel : +22967421156

 

 

INTRODUCTION

 

 

Chaque année, environ 17,65 millions de personnes meurent de maladies cardiovasculaires avec plus de 80 % des décès ayant lieu dans les pays à revenu faible ou intermédiaire [1]. Traditionnellement, la mise en place de plateau technique des soins cardiaques avancés, surtout la chirurgie cardiaque, n’a pas été une priorité dans la majorité des pays à revenu faible ou intermédiaire malgré le fardeau mondial des maladies cardiovasculaires [2,3].

Depuis la première intervention réussie de chirurgie cardiaque aux États-Unis en 1953, la chirurgie cardiaque à cœur ouvert a connu une évolution notable, avec la première transplantation cardiaque mondiale réalisée par Christian Bernard en Afrique du Sud en 1967. En Afrique de l'Ouest, les premières interventions à cœur ouvert se sont déroulées dans les années 70 notamment janvier 1974 à Enugu (Nigéria), Mars 1978 à Abidjan (Côte d’Ivoire), Décembre 1978 à Ibadan (Nigéria). La décennie suivante a vu l'émergence de nouveaux centres de chirurgie cardiaque au Ghana et au Sénégal [4].

Cependant, malgré ces avancées, l'accès à la chirurgie cardiaque reste limité dans le contexte africain. Ceci est particulièrement préoccupant étant donné l’incidence élevée des maladies cardiaques rhumatismales, avec entre 200.000 à 470.000 nouveaux cas par an [5-8]. Dans l’étude VALVAFRIC [9], seulement 2,2% des patients hospitalisés pour valvulopathies rhumatismales et nécessitant une chirurgie valvulaire ont été opérés, conduisant à des taux de mortalité hospitalière préoccupants. De même, une étude menée à l'hôpital régional de Louga au Sénégal sur une période de 3 ans a révélé que parmi les enfants souffrant de cardiopathies nécessitant une chirurgie, seulement 15,9% ont pu être opérés [10]. Dans

un contexte similaire, une étude conduite à Ouagadougou a montré que sur 101 enfants présentant une cardiopathie congénitale, bien que 63,37% nécessitaient une intervention chirurgicale, seulement 7,81% ont effectivement été traités chirurgicalement [11]. Dans une étude rétrospective menée à Bamako entre le 1er janvier 2018 et le 30 juin 2019 concernant la fréquence hospitalière des valvulopathies, il a été constaté que sur 106 patients diagnostiqués avec une valvulopathie, seulement 25 d'entre eux, soit 23,6%, ont pu bénéficier d'une chirurgie cardiaque [12]. Chez l’enfant malade de cœur en Afrique subsaharienne, la maladie cardiaque rhumatismale est la première cause de décès durant les 10 premières années de vie avec une mortalité de 12,5% à 20% ; parmi les décédés nombreux auraient pu être sauvés s’il y avait un accès facile à une chirurgie à cœur ouvert et verront leur condition physique se détériorer jusqu’à une mort prématurée [13-15]. Plus de 1,5 millions d’opérations à cœur ouvert sont effectuées chaque année dans le monde, à l’inverse en Afrique peu de patients ont accès à la chirurgie à cœur ouvert. Il y a 1222 opérations par million d’habitants en Amérique du Nord contre 18 par million en Afrique. En d’autres termes, on note un centre ou une unité pour 120000 personnes aux USA contre seulement 1 centre ou une unité pour 33 millions de personnes en Afrique [4,16,17]. Dans ces séries, la mortalité hospitalière a varié de 5 à 8% [18-21].

Actuellement, les pays d'Afrique subsaharienne disposent de très peu de centres ou unités spécialisés en chirurgie cardiaque à cœur ouvert, malgré l'estimation de 3000 à 5000 nouveaux patients par an et par pays qui nécessiteraient une telle intervention chirurgicale [22-25].

Au Bénin, jusqu’en 2021, tous les cas de chirurgie cardiaque étaient évacués avec un fort taux de récusation. De 2006 à 2016 au CNHU-HKM de Cotonou, après récusation des enfants, 72,73% n'avaient plus de suivi médical. La mortalité après récusation était de 25% [18]. Depuis mars 2021, le gouvernement béninois a initié la chirurgie cardiaque sous forme de missions bimensuelles réalisées par les experts français en collaboration avec les praticiens locaux.   Cette avancée majeure dans le traitement des maladies cardiaques au Bénin établit le cadre de notre étude qui vise à présenter les résultats à court terme des pathologies cardiovasculaires prises en charge par chirurgie cardiaque à cœur ouvert au Bénin entre 2021 et 2023.

 

 

METHODES

 

 

L’étude a été réalisée au Centre National Hospitalier Universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou dans la Clinique Universitaire de cardiologie et la Clinique Universitaire d’Accueil des Urgences.

Elle était transversale à visée descriptive et analytique avec collecte prospective des données des patients ayant bénéficié d’une chirurgie cardiaque au CNHU-HKM entre mars 2021 et juillet 2023. L’activité de chirurgie cardiaque était organisée sous formes de missions qui se déroulaient tous les 2 mois. A chaque mission 5 à 11 patients étaient opérés. Tous les patients opérés au cours de ces 10 missions et ayant donné leur consentement éclairé ont été inclus.

La variable dépendante était le résultat à court terme de la chirurgie cardiaque. Il a été apprécié à partir de la mortalité et le taux de complications.

La mortalité a été définie comme le décès survenant dans les 90 jours postopératoires, du jour de l'opération (J0) au 90e jour [26].

En ce qui concerne les complications postopératoires, elles ont été catégorisées en complications cardiaques, infectieuses, rénales, hématologiques, respiratoires, neurologiques et psychiatriques :

Les complications cardiaques comportaient :

-        le bloc auriculo ventriculaire complet défini par la dissociation auriculo-ventriculaire survenant dans le post opératoire. Il est dit transitoire lorsqu'il régresse avant J10 post opératoire et permanent lorsqu'il persiste au-delà [27].

-        la fibrillation atriale était reconnue, à l’électrocardiogramme, devant l’absence d’une activité électrique atriale organisée au profit de dépolarisation anarchiques, rapides (400 à 600/minute), responsables de la perte de la contraction atriale et de l’accélération de la fréquence ventriculaire.

-        la tamponnade péricardique définie par la présence à l’échocardiographie d’un épanchement intra péricardique important ou rapidement constitué associé à des signes cliniques à type de dyspnée, chute tensionnelle, pouls    paradoxal, signes d’insuffisance cardiaque droite[28]

Le syndrome de bas débit cardiaque a été retenu lorsque l’on avait deux des quatre paramètres suivants : les signes d’insuffisance cardiaque, l’index cardiaque (IC) < 2,0 L/min/m2, une pression artérielle systolique < 90 mmHg, des signes d'hypoperfusion tissulaire (périphérie froide, peau moite, confusion, oligurie, élévation du taux de lactate) en l'absence d'hypovolémie et une insuffisance rénale [29].

Le syndrome post péricardiotomie, une complication inflammatoire et non infectieuse, était retenu en présence d’au moins 2 des 5 critères suivants : une fièvre sans autre cause évidente, une douleur pleuropéricardique, un frottement pleuropéricardique, un épanchement péricardique et/ou pleural, une augmentation de la C protéine réactive (CRP) [30].

Les complications infectieuses recherchées étaient :

- les pneumopathies infectieuses postopératoires qui ont été définies comme toute infection pulmonaire survenant après la chirurgie. Le diagnostic était basé sur des critères cliniques (symptômes respiratoires, fièvre) et radiologiques (anomalies sur les images pulmonaires) [31].

Sur le plan hématologique, il s’agissait du saignement postopératoire. Il a été défini par toute perte de sang cliniquement significative après l'intervention chirurgicale. Il a été évalué par l'observation clinique, des changements dans les mesures du taux d'hémoglobine, ou la nécessité d'une intervention médicale (transfusion sanguine, reprise chirurgicale pour réparation).

Sur le plan respiratoire, l’épanchement pleural post opératoire désignait l'accumulation de liquide dans l'espace pleural après la chirurgie. Il a été diagnostiqué par la radiographie thoracique et l’échographie thoracique.

La classification Risk, Injury, Failure, Loss of function and End-stage kidney disease (RIFLE) [32] a été utilisée pour évaluer l’altération de la fonction rénale en post chirurgie.

Les complications ont été classées selon la classification de Clavien Dindo modifiée, permettant une évaluation globale quelle que soit la nature et le nombre de complications par patient [33].

La durée d'hospitalisation intégrant la réadaptation : Elle a été mesurée en nombre de jours à partir de l'admission à l'hôpital jusqu'à la sortie du patient. La durée était calculée en soustrayant la date d'admission de la date de sortie.

Les variables indépendantes étudiées étaient les caractéristiques socio-anthropométriques (âge, sexe, activité professionnelle, niveau d’instruction, Indice de masse corporelle), le niveau de risque cardiovasculaire global des patients, les caractéristiques des cardiopathies opérées (nature, cause, sévérité, retentissement), la nature de l’acte chirurgical (mise en place de prothèse, plastie, ligature ou fermeture, exérèse), et les caractéristiques de la circulation extracorporelle (type de cannulation, temps de clampage, durée CEC).

Le niveau de risque cardiovasculaire global a été classifié comme faible, modéré, élevé, ou très élevé selon les critères du Systemic Coronary Risk Estimation 2 (SCORE 2) [34].

Le risque opératoire a été évalué par l'Euro score II, reflétant la morbidité et la mortalité opératoires [35].

Le retentissement de la cardiopathie a été apprécié à partir de la fonction systolique, la morphologie du cœur (géométrie ventriculaire gauche et taille des cavités).

La fonction systolique a été estimée par la fraction d’éjection du ventricule gauche selon l’ESC 2021[36].

Il y avait hypertension pulmonaire si la pression artérielle pulmonaire systolique (PAPS) ≥ 36 mmHg[37].

L’analyse statistique a été faite avec le logiciel Epi info version 7.2.2.6. Elle a consisté au calcul des différentes fréquences des variables étudiées pour la description. Nous avons procédé à des comparaisons de proportions et recherché des associations entre des variables à l’aide du test Chi2 de Pearson ou de Fisher exact avec un seuil de signification de 5%. Quand la p-value dégagée de l’association de deux ou plusieurs variables étaient inférieur à ce seuil de 5%, nous en avons déduit que l’association était statistiquement significative. Cette étude a été réalisée dans le strict respect de la déclaration de Helsinki [18]. Les différentes autorisations du CNHU-HKM ont été reçues avant l’initiation de l’étude.

 

 

RESULTATS

 

 

Au terme des 10 premières missions, 86 patients ont été pris en charge. Nous avons exclu trois patients pour dossier médical inaccessible. L’analyse a donc porté sur 83 patients.

L’âge moyen était de 39,22 ± 14,30 ans avec des extrêmes de 11 ans et de 66 ans. Il y avait 37 hommes et 46 femmes, donnant un ratio homme/femme de 0,80. Le tableau 1 présente les caractéristiques socio-démographiques des patients.

La majorité des patients (65, 06 %) avait au moins une dyspnée d’effort stade 3 de la New York Heart Association (NYHA). Le risque cardiovasculaire était faible dans plus de la moitié des cas (62,65%). En préopératoire immédiat, 22,89% des patients avaient des signes d’insuffisance cardiaque (tableau 2).

En ce qui concerne les données paracliniques préopératoires, le rythme était sinusal dans 75,90% des cas, la FEVG était préservée dans 81,93% des cas, la dysfonction systolique du ventricule droit notée dans 13,25% des cas. L’atrium gauche était dilaté dans 79,51% des cas, le ventricule gauche dilaté dans 49,40% des cas. Le ventricule droit et l’atrium droit étaient tous deux dilatés dans 23,53% des cas. Il y avait une hypertension pulmonaire dans 77,11 % des cas. Le tableau 3 présente les paramètres paracliniques per-opératoires des patients.

 Parmi les cardiopathies prises en charge, les cardiopathies acquises représentaient 81,9% des cardiopathies et les cardiopathies congénitales, 18,1 %. La valvulopathie rhumatismale était retrouvée dans 49,40% des cas. Le tableau 4 présente les diagnostiques préopératoires des patients.

Le risque opératoire de mortalité moyen selon l’Euro Score II était de 3,50 ± 1,83 avec des extrêmes de 0 et 9. La mortalité attendue d’après l’Euro score 2 était de 2,93 ± 2,23% avec des extrêmes de 0,88% et de 9,01%. En ce qui concerne les paramètres de la circulation extra corporelle (CEC), la cannulation était aorto-bicave chez 73 patients (87,95%) et aorto-atriocave chez 10 patients (12,05%). La durée moyenne du clampage aortique était de 65,84± 37,99 minutes avec des extrêmes de 8 et 207 minutes. La durée de la CEC moyenne était de 92,92 ± 38,66 minutes avec des extrêmes de 25 et 196 minutes. La cardioplégie était sanguine chaude chez tous les patients.

La majorité des interventions chirurgicales dans notre étude étaient des chirurgies valvulaires, représentant 78,31% de l'ensemble des procédures. Cette chirurgie valvulaire était dominée par la chirurgie valvulaire mitrale dans 62,55 % des cas suivie de la chirurgie de la valve aortique dans 30,32 % des cas. Le geste fréquemment réalisé était le remplacement valvulaire par prothèse mécanique. Il a été réalisé 41 remplacements de valve mitrale et 20 remplacements de valve aortique. La plastie mitrale représentait 15,66% des gestes opératoires. Parmi ces patients, 24,09% ont bénéficié d'un remplacement valvulaire aortique. Ce groupe inclut 5 cas de procédure Bentall mécanique et un cas de remplacement valvulaire aortique avec tube prothétique sus-coronaire. Ces gestes valvulaires étaient suivis de cures de cardiopathies congénitales dominées par la fermeture de la communication inter atriale (12 soit 14,45%). Le 3e geste opératoire était représenté par l’exérèse de myxome de l’oreillette gauche dans 3,61% des cas. Tous les 3 cas de myxome étaient bénins avec une preuve histologique. Les gestes chirurgicaux associés étaient la plastie tricuspide chez 34 patients (40,96%) et une ligature de l’auricule gauche chez 20 patients (36,36%). Au cours des dix premières missions de chirurgie cardiaque à cœur ouvert, la majorité des patients ont reçu des prothèses mécaniques. Au total, 54 prothèses mécaniques ont été implantées : 49 étaient des prothèses isolées et 5 étaient des doubles prothèses. Les modèles de prothèses mécaniques utilisés étaient de la dernière génération (Sorin Bicarbon). Seul un patient a bénéficié d’implantation de prothèse biologique en position aortique.

En phase postopératoire, une variété de complications, de sévérités diverses, a été enregistrée.

 Le syndrome de bas débit cardiaque a été noté chez 33,73% des patients opérés. En parallèle, l’insuffisance cardiaque postopératoire a été constatée dans 34,93% des cas. De manière significative, l'utilisation des amines, a été nécessaire pour 51,25% des patients. L’épanchement péricardique était retrouvé dans 45,78% dans notre série, avec 6,02% de tamponnade. Le syndrome post péricardiotomie était noté dans 65,43% des cas. La fibrillation atriale a été observée dans 19,27% des cas. Le bloc atrio-ventriculaire (BAV) complet postopératoire était de 20,46 % ; il était transitoire dans 76,47 % des cas. Dans notre série, des stimulateurs cardiaques ont été implantés chez 25 patients. Parmi ceux-ci, 6 étaient des dispositifs permanents, tandis que les autres étaient des paces temporaires.

En ce qui concerne les complications extracardiaques, la thrombopénie était retrouvée dans 50,60% des cas. On notait 4 cas de thrombopénie induite par l’héparine (TIH) type 1 (5,06%) et 3 cas de TIH type 2 (3,80%). L’incidence du saignement était de 42,47%. La perte d’hémoglobine postopératoire moyenne était de 2,37 ± 1,47 g/dL avec des extrêmes de 0 et de 7g/dl. Les pneumopathies infectieuses postopératoires de sévérité variable étaient retrouvées dans 39,24 % des cas. L’épanchement pleural était retrouvé dans 33,73% des cas. L’insuffisance rénale était retrouvée dans 19,28 % des cas selon la classification de RIFLE ; un seul patient a dû bénéficier de la dialyse.

La durée d’hospitalisation moyenne était de 30,36 ± 14,18 jours avec des extrêmes de 8 et 69 jours. La mortalité hospitalière dans notre cohorte était de 3,60% (3 décès). La courbe de survie de Kaplan-Meier reste relativement stable et élevée tout au long de la période d'observation avec des décès survenus à 50, 70 et 88 jours faisant passer la mortalité de 3,60% en post-opératoire immédiat à 7, 20 % à 90 jours post- opératoire. Parmi les causes probables de décès identifiées on dénombrait trois cas de choc septique avec atteinte multiviscérale, deux cas de mort subite d’origine rythmique probable et un cas de méningo-encéphalite post hospitalisation. La figure 1 présente la courbe de survie de Kaplan Meier des patients opérés.

 

 

 

DISCUSSION

 

 

Les patients qui bénéficient d’une chirurgie cardiaque à cœur ouvert en Afrique sont jeunes. Dans notre étude, l’âge moyen des patients opérés sous CEC était de 39,22 ± 14,30 ans. Il était supérieur aux différentes études rapportées dans la sous-région notamment celle rapportée par Yangni-Angate et al. [16] en Côte d’Ivoire en 2016 qui était de 26±10,1 ans, Bori Bata et al. en 2018 au Sénégal qui était de 30.4 ± 13 ans  [14] et Falase et al. au Nigéria en 2013 qui était de 29 ± 15,6 ans [38]. Dans ces travaux les cas pédiatriques étaient pris en compte. Dans notre série, ces cas pédiatriques étaient rares.

Les valvulopathies représentaient le principal motif de chirurgie cardiaque à cœur ouvert dans notre étude (78,31%). Les valvulopathies mitrales représentaient 62,55 % des motifs suivies respectivement des valvulopathies aortiques dans 30,32 % des cas et les cardiopathies congénitales dans 18,08 % des cas. Nos résultats sont similaires à ceux rapportés par les différentes séries dans la région de l’Afrique de l’Ouest [9,13,20]. La valvulopathie rhumatismale a été l’étiologie la plus fréquente (49,40 %). Ce constat montre que la cardiopathie rhumatismale est encore d’actualité dans notre pays et interpelle les acteurs de notre système sanitaire (politiciens et équipe médicale) à continuer l’intensification des stratégies préventives en cours pour diminuer les complications de la maladie rhumatismale. Ce constat de la prédominance rhumatismale a été fait par les différentes études rapportées dans la littérature en Afrique de l’Ouest [16,19,21].

La chirurgie valvulaire constitue dans la sous-région la grande partie des activités chirurgicales cardiaque [16,21,38,40]. Elle était pratiquée dans 78,29 % des cas dans notre série. Le taux de remplacement valvulaire mitral dans notre série était comparable à celui rapporté par les différentes séries africaines qui varie de 71 à 80% [16,41,42]. Il était cependant supérieur à celui rapporté sur d’autres continents qui variait de 25-37% [43,44]. Cette différence avec les autres continents pourrait s’expliquer d’une part par la place non négligeable du pontage coronarien et d’autre part par l’étiologie rhumatismale dominante sous nos cieux.

Dans notre série les suites postopératoires dans les 90 jours ont été émaillées de plusieurs complications dont les plus fréquentes étaient cardiaques, hématologiques, infectieuses, respiratoires, rénales.

L’existence d’un épanchement péricardique post chirurgie cardiaque est une éventualité banale mais il peut être dangereux : 1 à 65 % des patients en sont porteurs en postopératoire immédiat [26]. Il était retrouvé dans 45,78 % dans notre série, avec 6,02% de tamponnade. Cette proportion reste dans l’intervalle rapporté par les séries [45,46].

Le syndrome post péricardiotomie est un phénomène immunitaire et inflammatoire dont l’incidence varie d’une étude à l’autre, entre 9% et 65% des patients en postopératoire [47]. Il était retrouvé dans 44 % des patients de notre série. Il était de 26% dans une série de remplacement valvulaire aortique et de chirurgie de l’aorte rapportée par Gabaldo K et al. [48] ; 11,2% dans une autre population de remplacement valvulaire aortique rapporté par Lehto et al. [49]. Une incidence de 20-30% est retrouvée tous gestes y compris selon les récentes études [50]. Les critères diagnostiques seraient l’une des raisons d’un écart important des incidences rapportées dans la littérature en dehors des gestes opératoires et les caractéristiques de la population d’étude. L’association CRP postopératoire élevée, épanchement pleural et/ou péricardique reste très élevée dans notre série ce qui pourrait expliquer une incidence aussi élevée.

La fibrillation atriale était le principal trouble de rythme supraventriculaire que nous avons observé (19,28 %). Cette incidence restait dans l’intervalle rapporté dans la littérature (10 à 65%) [51,52].

L’incidence du bloc atrio-ventriculaire (BAV3) postopératoire permanent  nécessitant l’implantation d’un pace maker définitif était de 4,81%  assez proches des  6%  rapportés par Socie et al. [53] en France (2017) chez 1200 opérés et à celle d’autres séries [54,55]. Cependant, il est important de souligner que la définition du BAV permanent en post chirurgie cardiaque varie considérablement selon les différentes publications, ce qui peut influencer l'interprétation de ces taux d'incidence.

La thrombopénie post CEC est fréquente avec une incidence rapportée supérieure à 30 %. Elle était de 59.03 % dans notre série. Toutefois elle était supérieure à celle rapportée par Chandra et al. [56] (32%) en 2010 ; par Griffin et al. [57] (26%) en 2020. Elle était inférieure à celle rapportée en 2017 par Hamid et al. [40] (94,4%) au Pakistan. Ces variations peuvent résulter de différences dans les critères définissant la thrombopénie dans les différentes études citées, ce qui pourrait expliquer les écarts dans les incidences observées.

Le saignement après chirurgie cardiaque est une complication bien connue. Dans notre série son incidence était de 37.34 %. Ce qui est similaire au constat fait par Dixon B et al. [58] qui ont rapporté une incidence de 8 à 93% de patients nécessitant une transfusion sanguine dans 798 unités chirurgicales aux États-Unis. À titre de comparaison, les taux de saignement postopératoire étaient de 4,4% dans l'étude menée par Zongo [59] à Bamako et de 13% dans celle de Daouda et al [60].

Les complications infectieuses post chirurgie cardiaque sont fréquentes et de gravité variable. Dans notre série, son incidence était de 57,31 %. Elle était supérieure à celle rapportée dans la littérature par Bori Bata et al. [21] (24%), Zongo et al(16,10%)[59], O’Keefe et al. [61] (21%) au Canada en 2016 ; et Ferreira et al. [43] (22,6%) en 2020. Cette discordance peut s'expliquer par notre environnement médical qui était probablement plus à risque d’infection postopératoire.

Les pneumopathies infectieuses de sévérité variable (39.24%) étaient la principale complication infectieuse. Le même constat était fait par Bori Bata et al. [21]   et Ferreira et al. [62]. En revanche, une étude menée par Zongo et al. à Bamako a mis en évidence un taux plus faible de pneumopathies infectieuses, soit 2,9%, sur un taux global de complications pulmonaires de 8,80%[59].

L’épanchement pleural post chirurgie cardiaque reste une complication fréquente, rapportée dans 3,1 % à 63 % selon les séries [63,64]. Dans notre série son incidence était de 45.78 %. Plusieurs facteurs dans notre contexte chirurgical pourraient expliquer cette incidence élevée, comme les techniques chirurgicales employées, notamment la durée de l'intervention et l'utilisation de la circulation extracorporelle. Enfin, il est crucial de considérer l'impact des complications postopératoires, notamment les infections, qui peuvent aggraver la formation d'épanchements pleuraux en augmentant l'inflammation. Notre résultat était concordant avec l’intervalle de variation dans la littérature et comparable à celle rapportée par Bejar et al. [65] en Tunisie en 2016 (41%).

La mortalité hospitalière (3,60 %) était non négligeable dans notre série mais reste un indicateur qui confirme le risque de la chirurgie cardiaque à cœur ouvert. Elle était inférieure à celle de trois études sénégalaises rapportée en 2012 par Ciss et al. (7,6%) [20], en 2017 par Diop et all (4,97%)[66] et par Bori Bata et al. [21] (8%) en 2018.Mais elle est assez proche de celle retrouvée par Zongo et al (4,4%) [59], Ayegnon et al en 2007(3.1%)[67]. Si le taux de mortalité hospitalière était plus dans les intervalles des incidences rapportées dans les études africaines, ces différentes études n’avaient pas évalué ce taux à 3 mois. La mortalité postopératoire à 3 mois (7,20 %) dans notre cohorte était supérieure à celle rapportée par Borregaard et al. au Danemark (4,5%) [68].Elle est quasiment identique à celle retrouvée par Daouda et al [60]  en 2018(7,1%) au centre andre Festoc de Bamako .     En considérant ce taux relativement élevé à 3 mois, ainsi que le taux de mortalité à moyen et long terme (17,6%) rapporté par Falase et al. au Nigéria en 2013 [38], il devient impératif d'améliorer davantage le suivi postopératoire de nos patients, en particulier ceux disposant de moyens financiers limités. Cela implique une attention encore plus soutenue et détaillée, malgré les normes élevées de suivi déjà en place dans notre centre.

 

 

CONCLUSION 

 

 

La chirurgie cardiaque à cœur ouvert est une réalité au Bénin. Elle avait concerné des patients âgés de 11 à 66 ans. Les remplacements     valvulaires    par    prothèses mécaniques étaient le geste opératoire le plus réalisé. Malgré les complications postopératoires inhérentes et la mortalité qui était non négligeable, la chirurgie cardiaque reste indispensable pour améliorer la qualité de vie et le pronostic de nos patients.

 

 

Tableau 1 :

Répartition des patients opérés dans le cadre des 10 premières missions de chirurgie cardiaque au CNHU- HKM de Cotonou selon les caractéristiques socio anthropométriques, Cotonou 2023 (n=83)

 

 

 

Effectif (Nombre)

Fréquence (%)

Age

 

 

      <18

05

  6,02

      [18-20[

04

  4,82

      [20-30[

12

14,46

      [30-40[

21

25,30

      [40-50[

13

15,66

      [50-60[

25

30,12

      >60

03

  3,61

Sexe

 

 

      Masculin

37

44,58

      Féminin

46

55,42

Profession

 

 

      Fonctionnaire du secteur   public

10

12,04

      Fonctionnaire du secteur privé

10

12,04

       Artisan         

15

18,08

       Revendeur(se)

08

  9,64

       Elève/Etudiant

13

15,66

       Ménagère

15

18,08

       Entrepreneur

05

  6,02

      Aucune profession

07

  8,44

 

 

Tableau 2

  Répartition des patients opérés dans le cadre des 10 premières missions de chirurgie cardiaque au CNHU- HKM de Cotonou selon les paramètres cliniques pré-opératoires, Cotonou 2023 (n=83).

 

 

 

Effectif (Nombre)

Fréquence (%)

Dyspnée d’effort (stade NYHA)

      I

03

  3,61

      II

26

31,33

      III

36

43,37

      IV

18

21,69

Niveau de risque cardiovasculaire

      Faible

52

62,66

      Modérée

20

24,10

      Elevée

09

10,84

      Très élevée

02

  2,40

Facteurs de risque cardiovasculaire

      Aucun

55

66,27

      Hypertension artérielle

22

26,51

      Diabète

01

  1,20

      Syndrome métabolique

01

  1,20

      Tabagisme actif

04

  4,82

Antécédents extra-cardiovasculaires

      Aucun

77

92,77

      Asthme

04

  4,82

       Hémoglobinopathie SC             

02

  2,41

Syndrome d’insuffisance cardiaque

       Absent

64

77,11

      Présent

19

22,89

 

 

 

Tableau 3

  Répartition des patients opérés dans le cadre des 10 premières missions de chirurgie cardiaque au CNHU- HKM de Cotonou selon les paramètres paracliniques préopératoires, Cotonou 2023 (n=83)

 

 

 

 

Effectif (Nombre)

Pourcentage (%)

ECG

Rythme sinusal

63

75,91

Fibrillation atriale

16

19,28

Flutter atrial

03

  3,61

Tachycardie atriale

01

  1,20

FEVG (%)

≥50

68

81,93

[45 ; 50[

05

6,02

[40 ; 45[

10

12,05

Taille de l’OG (cm2)

Normale (SOG ≤ 20)

17

20,49

Dilatation modérée (SOG : 20-30)

09

10,84

Dilatation moyenne à sévère (SOG : 30-40)

38

45,78

Anévrysmale (SOG > 40)

19

22,89

Taille du ventricule gauche (mm)

Normale

(DTDVG < 59 mm homme et 53 mm femme)

42

50,60

Dilatée (DTDVG ≥ 59 mm homme et 53 mm femme)

41

49,40

PAPS (mmHg)

Normale (< 36)

09

10,84

Elevée (≥ 36)

64

77,11

Non évaluable

10

12,05

Hémoglobine (g/dl)

>12

47

56,63

]10 ;11]

32

38,55

≤9

04

4,82

Débit de filtration glomérulaire (ml/min)

≥ 90

63

75,91

[60 ; 90[

17

20,49

[30 ; 60[

02

  2,40

[15 ; 30[

01

  1,20

 

ECG : électrocardiogramme, FEVG : Fraction d’éjection du ventricule gauche, OG : oreillette gauche, SOG : surface de l’oreillette gauche, DTDVG : diamètre télé diastolique du ventricule gauche, PAPS : pression artérielle pulmonaire systolique

 

Tableau 4

Répartition des patients opérés dans le cadre des 10 premières missions de chirurgie cardiaque au CNHU- HKM de Cotonou selon le diagnostic préopératoire, Cotonou 2023 (n=83).

 

 

 

Effectif (Nombre)

Pourcentage (%)

Valvulopathies mitrales

Insuffisance mitrale (IM)

20

24,10

Maladie mitrale

13

          15,67

Rétrécissement mitral (RM)

06

7,23

Fuite para prothétique

01

1,20

Valvulopathies aortiques

Insuffisance Aortique (IAo)

04

4,82

Maladie aortique

02

2,41

Rétrécissement aortique (Rao)

01

1,20

Maladie annulo-ectasiante

03

3,61

IAo + anévrysme Aorte sus-coronaire

03

3,61

Valvulopathies mitro-aortiques

IM + IAo

12

14,47

Cardiopathies congénitales

Communication Inter Atriale (CIA)

08

9,65

Persistance du Canal Artériel (PCA)

01

1,20

CIA+ Cœur triatrial

02

2,41

Sténose pulmonaire + CIA

02

2,41

Sténose de la voie pulmonaire

01

1,20

Syndrome de Laubry-Pezzi

01

1,20

Cardiopathies tumorales

Myxome OG

03

3,61

Total

 

83

100

 

Figure 1: Courbe de survie de Kaplan Meier des patients opérés sous CEC au CNHU-HKM de Cotonou entre mars 2021 et juillet 2023.

 

Tableau 5

Répartition des patients opérés dans le cadre des 10 premières missions de chirurgie cardiaque au CNHU- HKM de Cotonou selon les complications postopératoires, Cotonou 2023 (n=83).

 

 

Effectif (Nombre)

Fréquence (%)

Insuffisance cardiaque

29

34,94

Dysfonction systolique VG post opératoire

                <30

06

  7,23

                [30 ; 40[

20

24,10

                [40 ; 50[

24

28,92

SCA ST +

09

10,84

Epanchement péricardique

Petite abondance

29

34,94

     Moyenne abondance

05

  6,02

Grande abondance

04

  4,82

Troubles du rythme supraventriculaire

              Fibrillation atriale de novo

16

19,28

              Flutter atriale

11

13,25

Tachycardie atriale

02

  2,40

            Tachycardie jonctionnelle

09

10,84

Trouble du rythme ventriculaire

Tachycardie ventriculaire non soutenue

03

  3,61

Tachycardie ventriculaire soutenue

01

  1,20

Troubles conductifs

               BAV II Mobitz 2

01

 1,20

BAV III transitoire

13

15,66

                Bloc alternant

01

 1,20

BAV III permanent

04

 4,81

Pneumopathies infectieuse

31

37,34

Sepsis sévère

15

18,07

Syndrome post péricardiotomie

44

53,01

Pleurésie

              Petite abondance

14

16,87

    Moyenne abondance

10

12,05

Grande abondance

04

  4,81

Atélectasie pulmonaire

07

  8,43

Pneumothorax

04

 4.82

Reprise au bloc opératoire

                  Une

09

10.84

                  Trois

01

  1,20

Complications hématologiques

                                                                                                   

Hyperleucocytose                                                            74                          89.15

       Anémie transfusée

49

59,03

Thrombopénie

49

59,03

                  Saignement

31

37.34

Lymphopénie

16

19.27

Perte d’hémoglobine (g/dl)

 

 

                    ≤1

20

24.09

                   ]1 ; 2]

26

31.32

                   ]2 ; 3]

18

21.68

                   ]3 ; 4]

11

13.25

                  >4

08

  9.64

Complications rénales

           RIFLE

                 Risk

11

13.26

                 Injury

02

  2.41

                 Failure

03

  3.61

                 Normal

66

79.52

         Dialyse

01

  1,20

Classification de Clavien-Dindo modifiée (CCDM)

                   Grade I

09

10.84

                  Grade II

50

60.25

                  Grade IIIA

07

  8.43

                  Grade IIIB

02

  2.41

                  Grade IVA

08

  9.64

                  Grade V

07

  8.43

 

 

 

 

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