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Analyse comparative de l'insuffisance cardiaque altérée et préservée à l'Institut de Cardiologie d’Abidjan.

 

Comparative analysis of heart failure with reduced and preserved ejection fraction at the Cardiology Institute of Abidjan.

 

 

 

D BAMBA-KAMAGATE, F KOFFI, MP N'CHO-MOTTOH, E EHOUMAN, NCM DJAMEN, JB ANZOUAN-KACOU

 

 

 

RESUME

 

IntroductionL’insuffisance cardiaque est un syndrome hétérogène pouvant résulter des complications de différentes maladies cardiovasculaires. C’est un problème majeur de santé publique qui touche environ 26 millions d’individus à travers le monde. En Afrique subsaharienne, elle est devenue une forme majeure de maladie cardiovasculaire avec un impact socio-économique considérable. L’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée est majoritaire et celle à fraction d’éjection préservée n’a été que dernièrement étiquetée. L’objectif principal de cette étude était de comparer les caractéristiques des insuffisances cardiaques à fraction d’éjection altérée (IC-FEA) et préservée (IC-FEP) à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan.

Matériel et méthodes: Nous avons mené une étude rétrospective descriptive et analytique des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque dans le département médical de l'Institut de cardiologie d'Abidjan sur une période de 02 ans, du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2017. Les données sociodémographiques, cliniques et paracliniques ont été comparées dans les deux groupes.

RésultatsSur les 500 patients en insuffisance cardiaque inclus, 327 avaient une IC-FEA (65,4%) 97 une IC-FE intermédiaire (19,4%) et 76 une IC-FEP (15,2%). L’âge moyen était de 57,53 ± 17,01 ans dans l’IC-FEP, et de 57,82 ± 17,37ans dans l’IC-FEA. L’âge ≥ 75 ans était plus associé à l’IC-FEP (p=0,0145). Les patients en IC-FEP étaient plus souvent des femmes âgées de plus de 60 ans (OR= 2,37 p=0,0168), hypertendus (OR= 6,62 p=0.00001), diabétiques et obèses. Les valeurs systoliques et diastoliques de la pression artérielle étaient plus élevées chez les IC-FEP comparées à celles des IC-FEA (p=0,00001 et 0,0085) avec une prédominance de l’insuffisance cardiaque globale dans IC-FEA (IC-FEP : 59,2% vs IC-FEA : 76,1% ; p=0,0028). Les étiologies des IC-FEP étaient dominées par les cardiopathies hypertensives et ischémiques par contre celles de l’IC-FEA étaient dominées par les cardiomyopathies dilatées et les valvulopathies. L’insuffisance rénale était la comorbidité la plus observée chez les IC-FEP (p=0,0007). Le furosémide était utilisé chez tous les patients. Les IEC/ARA II, les dérivés nitrés et les anticoagulants étaient significativement plus utilisées chez les IC-FEP. Par contre les bétabloquants et les ARM étaient significativement plus utilisés chez les IC-FEA. Les patients en IC-FEP avaient un séjour hospitalier plus long (6,4±1,2 jours vs 5±3,2. jours ; p = 0,001). Le décès intra hospitalier était comparable dans les deux groupes (3,9% vs 10,1% ; p = 0,3485).

Conclusion: : L’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée était majoritaire, aux étiologies dominées par la Cardiomyopathie dilatée et les valvulopathies. L’hypertension artérielle était le principal facteur de risque cardiovasculaire associé aux 2 catégories d’insuffisance cardiaque. L’IC-FEP liée à des cardiopathies hypertensives et ischémiques était fréquente chez les sujets âgés, hypertendus, diabétiques et obèses. De futures études prospectives devraient permettre une comparaison plus affinée des caractéristiques des insuffisances cardiaques à fraction d’éjection préservée et altérée en Côte d’Ivoire et en Afrique sub-saharienne.

 

 

MOTS CLES

 

Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée – Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée-  Epidémiologie - Clinique – Traitement – Evolution - Abidjan.

 

 

 

SUMMARY

 

Introduction: Heart failure is a heterogeneous syndrome related to complications of cardiovascular diseases. It is a major public health concern affecting around 26 million people worldwide. In sub-Saharan Africa, its socio-economic impact is considerable. Heart failure with Reduced ejection fraction (HF-REF) seems frequent and better known than heart failure with preserved ejection fraction (HF- PEF), a recently labelled entity.

Objective: It was to compare the characteristics of heart failure with reduced and preserved ejection fraction at the Cardiology Institute of Abidjan.

Method: We carried out a retrospective and comparative study of patients hospitalized for heart failure in the medical department of the Abidjan Cardiology Institute from January 1st, 2016 to December 31st, 2017. The socio-demographic, clinical and paraclinical datas were analysed in HF-PEF compared to those of HF-REF.

Results: Of the 500 patients with heart failure included, HF-REF represented 65.4%, HF-intermediate FE 19.4% and HF-PEF 15.2%. The mean age was comparable in the two groups (HF -PEF 57.53 ± 17.01 years old vs HF- AEF 57.82 ± 17.37). Age ≥ 75 years old was significantly associated with HF- PEF (p = 0.0145). Also HF-PEF were mostly associated with women over 60 (OR = 2.37, p = 0.0168), hypertensive (OR = 6.62, p = 0.0000), diabetic and obese. Systolic and diastolic blood pressure were significantly higher in HF-PEF patients than those of HF-PEF (p = 0.00001 and 0.0085). The overall heart failure rate was comparable in the two groups. The aetiologies of HF-PEF were significantly associated with hypertensive and ischemic heart disease whereas HF-REF was due to dilated cardiomyopathy and valvulopathy. Kidney failure was associated with HF-PEF (p = 0.0007). Furosemide use was similar in the two groups. ACE inhibitors, nitrates, anticoagulants were used significantly in HF-PEF patients. On the other hand, beta-blockers and ARM were significantly used in HF-REF patients. The patients with HF-PEF had an extended hospital stay (6,4±1,2 days vs 5±3,2. days; p = 0,001). Intrahospital deaths were comparable in the two groups (3,9% vs 10,1%; p = 0,3485).

Conclusion: Heart failure with reduced ejection fraction was predominant, with aetiologies dominated by dilated cardiomyopathy  and valvulopathies. High blood pressure was the main cardiovascular risk factor associated with the two categories of heart failure. HF-PEF onset in elderly, hypertensive, diabetic and obese patients. The aetiologies were hypertensive and ischemic heart disease. Prospective studies should be designed to compare treatment and outcome of these two groups in Côte d'Ivoire and sub-Saharan Africa.

 

 

 

KEY WORDS

Heart failure with reduced ejection fraction – Heart failure with preserved ejection fraction - Epidemiology –Clinic- Treatment – Outcome – Abidjan.

 

 

 

Institut de Cardiologie d'Abidjan

Service de médecine

 

 

Adresse pour Correspondance:

Djénamba Bamba-Kamagaté,

Institut de cardiologie d’Abidjan, 04 BP 51 Abidjan 04.

E-mail : This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.

 

 

 

INTRODUCTION

 

 

Dans le monde, les maladies cardio-vasculaires constituent la première cause de mortalité. Le nombre de décès par an qui leur est imputable est estimé à 17,5 millions, soit 31% de la mortalité mondiale totale. Plus de trois quarts de ces décès surviennent dans des pays à faible revenu ou intermédiaire [1]. En Côte d’Ivoire, des 31% de décès liés aux maladies non transmissibles, 11% sont liés aux maladies cardiovasculaires qui représentent ainsi l’une des principales causes [2]. Les maladies cardiovasculaires sont responsables de multiples complications parmi lesquelles l’insuffisance cardiaque. C’est un problème majeur de santé publique qui touche environ 26 millions d’individus à travers le monde [3]. Dans les pays d'Afrique subsaharienne, elle est devenue une forme majeure de maladie cardiovasculaire avec des conséquences socio-économiques importantes en raison de sa forte prévalence, de sa mortalité et de son impact sur les jeunes générations [4]. Dans les séries hospitalières, sa prévalence varie de 25.6 à 45.9% [5-9], l’insuffisance à fraction d’éjection altérée étant majoritaire. En Côte d’Ivoire, l’insuffisance cardiaque représente environ 60% des motifs d’hospitalisation à l’Institut de Cardiologie. L’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée est une entité dernièrement étiquetée. Dans les pays développés, les données sur les tendances temporelles basées sur les patients hospitalisés suggèrent que l'incidence de l’insuffisance cardiaque pourrait diminuer, plus pour l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée que pour celle à fraction d’éjection préservée [10-11]. En Afrique l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée est peu étudiée. Les données dans notre contexte sont très peu connues. Ce qui motive notre étude. L’objectif de notre travail était de comparer les caractéristiques des insuffisances cardiaques à FE altérée et préservée à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan.

 

 

 

MATERIEL ET METHODES

 

Type et période d’étude

 

Il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive et comparative des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque dans le département médical de l'Institut de Cardiologie d'Abidjan sur une période de 02 ans, du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2017.

 

Critères d’inclusion

 

Ont été inclus dans l’étude, les patients en insuffisance cardiaque, âgés d’au moins 18 ans, hospitalisés dans le service de médecine de l’institut de cardiologie et ayant une fraction d’éjection du ventricule gauche documentée.

 

Critères de non inclusion

 

Nous avons inclu de l’étude, les patients ayant un dossier médical incomplet ou non retrouvé et les insuffisances cardiaques droites liées à une pathologie du cœur droit, cœur pulmonaire, ou à une péricardite liquidienne en adiastolie.

 

Recueil des données et paramètres étudiés

 

Le recueil des données a été réalisé à l’aide d’une fiche d’enquête standardisée pour chaque patient, élaborée avec le logiciel Epidata Entry 3.1. Nous avons enregistré de façon consécutive pour chaque patient les données épidémiologiques (âge, sexe, domicile, nationalité, mode de prise en charge), cliniques (facteurs de risque cardiovasculaires (FDRCV), présentation clinique), paracliniques (électrocardiogramme ou ECG, télécoeur de face, échographie Doppler cardiaque), thérapeutiques (les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) / les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II), les bétabloquants, les antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoïdes (ARM), les dérivés nitrés et les autres médicaments), la durée du séjour en hospitalisation et la survenue d’un décès intra-hospitalier. 

 

Définition des variables

 

Facteurs de risque cardiovasculaires (FDRCV)

 

-        Le diabète a été retenu chez un patient diabétique connu sous traitement ou devant un taux d’hémoglobine glyquée supérieure à 6,5%, une glycémie plasmatique à jeûn depuis 8 heures supérieure ou égale à 1,26 g/l, à 2 reprises, ou une glycémie plasmatique à n’importe quel moment de la journée > 2 g/l.

-        L’hypertension artérielle a été retenue chez un patient hypertendu connu sous traitement ou ayant une pression artérielle systolique supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique supérieure ou égale à 90 mmHg à 3 reprises.

-        Le tabagisme actif était retenu en cas de tabagisme actuel ou interrompu depuis moins de 3 ans.

-        L’hypercholestérolémie a été définie par un taux de cholestérol total supérieur à 2,40 g/l et/ou un taux de HDL- cholestérol < 0,40g/l chez l’homme et < 0,50 g/l chez la femme et un taux de LDL cholestérol >1,60 g/l.

-        L’hypertriglycéridémie a été définie par un taux de triglycérides supérieur à 1,5 g/l.

-        La sédentarité a été définie par une absence d’activité physique régulière de 30 minutes, 3 fois par semaine. 

-        L’insuffisance rénale a été considérée chez les patients ayant une clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min.

 

Présentations cliniques

 

L'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée (IC-FEP) a été définie par la présence de symptômes et/ou de signes d'insuffisance cardiaque (IC). Il s’agissait d’une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) ≥ 50%, de l'élévation du taux de NT-proBNP, de la présence d’une dilatation de l'oreillette gauche et/ou une hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) évaluée par l'indice de masse ventriculaire gauche (MVG) et l'épaisseur pariétale relative (EPR) du ventricule gauche (les valeurs seuils de 115 g/m2 chez l'homme et 95 g/m2 chez la femme) ; la dysfonction diastolique a été évaluée par le rapport entre l'onde « E » au Doppler pulsé du flux mitral et « E’» au Doppler tissulaire (E/E' > 13).

L'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection altérée a été définie par la présence de symptômes et/ou de signes d’IC et de FEVG < 40%. 

La cardiomyopathie dilatée a été retenue chez les patients avec une dilatation ventriculaire gauche, une FEVG < 40% et une hypokinésie globale et homogène.

La cardiopathie ischémique a été retenue chez les patients en IC avec antécédents d’Infarctus du myocarde ayant bénéficié d’une coronarographie en faveur. En l’absence de coronarographie, le diagnostic de cardiopathie ischémique a été retenu sur l’association de signes d’IC, d’une douleur angineuse ou non, d’anomalies électrocardiographiques (onde T et segment ST), et des troubles segmentaires de la contractilité à l’échocardiographie.

Le diagnostic de valvulopathie organique a été retenu cliniquement par la présence d’un souffle à l’auscultation cardiaque et à l’échocardiographie par la visualisation de lésions valvulaires, d’une fuite et/ou d’une sténose valvulaire.

 

Analyse statistique

 

Nous avons utilisé le logiciel EpiData 3.1 pour la saisie des données et Stata version 12.0 pour l’analyse des données. Les variables qualitatives ont été exprimées sous forme de moyennes ± écart type (m ± ET). Elles ont été comparées par le test de Student. Les variables qualitatives et catégorielles ont été exprimées sous forme de fréquences et de pourcentages. Elles ont été comparées par le test de Chi 2 de Mantel-Haenzel ou le test exact de Fisher pour les effectifs inférieurs à 5. En analyse univariée, les Odds-Ratio (OR) et leurs intervalles de confiance à 95% (IC 95%) ont été calculés par la régression logistique. En analyse multivariée, l’existence d’une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée ou préservée était considérée comme variable dépendante avec des ajustements à des facteurs confondants, par régression logistique multiple. Le seuil de significativité a été retenu pour une valeur de p ≤ 0,05.

 

 

 

RESULTATS

 

Caractéristiques socio-démographiques de notre population générale

 

Sur un total de 500 patients en insuffisance cardiaque enregistrés, il y avait 291 (58,2%) hommes avec un sex ratio H/F de 1,39. L’âge moyen des patients était de 55,26 ± 16,88 ans avec les extrêmes de 18 ans et 94 ans. La majorité de nos patients avait plus de 55 ans. Plus de trois quarts des patients (76,2%) résidaient à Abidjan. Des 119 patients (23,8%) hors Abidjan, seul 3 (2,52%) résidaient hors Côte d’Ivoire. Les patients n’avaient pas d’assurance maladie dans 82,6% des cas.

 

Caractéristiques épidémiologiques des patients avec IC-FEP et IC-FEA

 

Sur les 500 patients enregistrés 65,4% (327) avaient une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée, 19,4% (97) une IC à fraction d’éjection intermédiaire et 15,2% (76) une IC à fraction d’éjection préservée.

Dans la population des patients ayant une IC-FEA, les hommes prédominaient (59%) tandis que dans l’IC-FEP la proportion des deux sexes était égale. Plus de la moitié des patients avaient plus de 55 ans dans l’IC-FEP et moins de 65 ans dans l’IC-FEA. L’âge ≥ 75 ans était significativement associé à l’IC-FEP (Tableau 1).

Comme FDRCV, l’âge supérieur à 60 ans chez les femmes, l’hypertension artérielle, étaient associés à l’IC-FEP avec une valeur statistiquement significative. Le diabète et l’obésité étaient plus fréquemment retrouvés dans l’IC-FEP sans significativité statistique (Tableau 1).

La pression artérielle était significativement plus élevée chez les patients ayant une IC-FEP comparé à celle des IC-FEA. De façon significative, les patients ayant une IC-FEA étaient plus fréquemment en insuffisance cardiaque globale et ceux ayant une IC-FEP en insuffisance cardiaque gauche (Tableau 2).

A l’ECG, l’hypertrophie ventriculaire gauche, les troubles du rythme et de la conduction, l’hypertrophie auriculaire gauche étaient fréquemment retrouvés dans les deux catégories d’insuffisance cardiaque sans significativité statistique.

Les patients ayant une IC-FEA avaient à l’échocardiographie une dilatation ventriculaire gauche plus importante avec une significativité au plan statistique. Les moyennes de : MVG, E/E’, Pression artérielle pulmonaire systolique (PAPS) sont plus élevées dans l’IC-FEP sans significativité au plan statistique. Les étiologies des IC-FEP étaient dominées par les cardiopathies hypertensives et ischémiques et celles de l’IC-FEA par les cardiomyopathies dilatées et les valvulopathies (Tableau 3).

L’insuffisance rénale était la comorbidité la plus observée chez les patients ayant une IC-FEP avec une significativité au plan statistique.

Les IEC/ARAII et les dérivés nitrés étaient les molécules les plus utilisées chez les patients ayant une IC-FEP avec une valeur statistique significative. Par contre les bétabloquants et les ARM étaient plus utilisés chez les patients en IC-FEA avec une significativité statistique (Tableau IV). Les patients en IC-FEP avaient un séjour hospitalier plus long (6,4±1,2 jours vs 5±3,2. jours ; p = 0,001). Le décès intra hospitalier était comparable dans les deux (3,9% vs 10,1% ; p = 0,1).

 

 

 

 

DISCUSSION

 

Limites de notre étude

 

Il ne s’agissait que des patients en insuffisance cardiaque admis dans le service de médecine de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan. Cet échantillon de patients peut ne pas être représentatif de toute la population des patients présentant une insuffisance en Côte d’Ivoire.

Le dosage des NT-pro BNP n’était pas disponible pour tous les patients en insuffisance cardiaque inclus du fait probablement de l’absence de couverture sociale chez la majorité des patients, de l’absence parfois de réactifs au laboratoire. La mesure de tous les paramètres permettant l’évaluation des pressions de remplissage n’a été faite en occurrence E’ latéral, E’ septal, le volume de l’oreillette gauche.

Cependant, cette étude a pu dégager des données significatives concernant les patients présentant une insuffisance cardiaque à FE préservée ou altérée dans notre contexte.

 

Caractéristiques épidémiologiques

              

Prévalence

 

Dans notre travail, la prévalence de l’insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée semble faible autour de 15% des patients hospitalisés. Elle se rapproche de celle d'une étude au Togo (11,4%) et au Cameroun (10%) [8 ; 10]. Des prévalences hospitalières plus élevées ont été rapportées dans d'autres études africaines en Côte d’Ivoire (25%), au Sénégal (28,8%) et au Nigéria (39,5%) [12-14]. Au niveau régional ou international (Amérique latine, moyen Orient, région Nord-Africaine), cette prévalence de l’IC-FEP atteindrait 65% [15]. Cette disparité de répartition pourrait être attribuée probablement à la variation de la taille de l'échantillon de la population étudiée, à l'âge des patients, à la race et aux valeurs seuils actualisées utilisées pour définir la FEVG au cours de l’étude.

L’IC-FEA restait fréquente (65,4%) dans notre population. Ceci pourrait être lié à une nette ascension des facteurs de risque cardio-vasculaires liés à l’urbanisation et aux modifications du style de vie des populations. Les autres facteurs habituels favorisant la forte prévalence de l’IC-FEA seraient la pauvreté expliquant le retard de consultation et la difficulté d’accès aux soins, l’absence de sensibilisation sur les premiers signes d’insuffisance cardiaque, l’ignorance, l’abandon du traitement habituel et le recours à la tradithérapie, aux séances de prières et parfois la prise en charge par des paramédicaux non qualifiés.

 

 

Sexe

 

Notre étude révélait une prédominance masculine (59,06%) dans l’IC-FEA et une parité sexuelle dans l’IC-FEP. Benjamin aux Etats Unis a retrouvé des résultats similaires avec une prédominance masculine (64%) dans l’IC-FEA [16]. En effet, les IC-FEA en Afrique subsaharienne surviendraient au décours d’une HTA non ou mal traitée. Or, cette hypertension artérielle est plus observée chez les hommes que chez les femmes. Cependant, Tougouma dans une étude portant sur l’IC-FEA au Burkina Faso, a retrouvé une prédominance féminine à 57% [9].

Dans l’IC-FEP, Abébé en Ethiopie et Benjamin aux Etats Unis ont retrouvé une prédominance féminine respectivement dans 76% et 63% des cas [16-17]. De manière constante, les études démontrent que les patients IC-FEP sont plus susceptibles d'être des femmes et que les patients IC-FEA sont plus susceptibles d'être des hommes. Cependant, les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes. Ainsi, il y a plus de femmes à risque pour l’IC-FEP. Lorsque certains facteurs de risque d’IC-FEP (âge, obésité, pression artérielle, traitement actuel de l’hypertension et infarctus du myocarde antérieur) sont ajustés, les femmes ne présenteraient pas un risque plus élevé d’IC-FEP que les hommes et de plus seraient moins exposées au risque d’IC-FEA [15]. The Framingham Heart Study trouvait que le sexe féminin et la fibrillation auriculaire étaient associés à une probabilité deux fois plus élevée de faire une IC-FEP, tandis que le sexe masculin, un antécédent de coronaropathie, une tachycardie, une hyperkaliémie, et des modifications dynamiques de l'ECG augmentaient le risque d’IC-FEA [18].

 

Age

 

Les patients IC-FEP semble jeune avec un âge moyen autour de la cinquante révolue (57,3± 16 ans) en Côte d’Ivoire [12]. Cet âge moyen était inférieur à celui retrouvé dans les séries américaines et européennes où la moyenne d’âge était respectivement de 79 ± 7,06 ans et 71± 12 ans. Cette disparité pourrait être liée d'une part à l'espérance de vie plus faible en Afrique sub-saharienne mais surtout à l'inaccessibilité de la majorité de la population aux structures sanitaires permettant un dépistage précoce et une prise en charge efficiente des facteurs de risque cardiovasculaire concourant à la survenue de cette affection [20]. L’âge au-delà de 75 ans était significativement associé à l’IC-FEP. Une attention doit être portée sur cette IC-FEP du sujet jeune car elle croît avec l’âge. Elle est de 15% chez les moins de 50 ans et plus de 50% chez les plus de 70 ans. Il s’agirait typiquement de patients de 74-76 ans [11,20].

Dans l’IC-FEA, l’âge moyen (57,82 ± 16,18 ans) était comparable à celle de l’IC-FEP. Les données africaines confirment ce jeune âge oscillant entre 47 ans (Burkina faso) et 52,88 ±17,24 (Ethiopie) [9,17]. Par contre aux Etats Unis, l’âge moyen serait de 70 (58–80) ans [16]. Le jeune âge des patients s’expliquerait par l’émergence dans nos sociétés de facteurs de risque tels que l’HTA, diabète, le tabagisme, la sédentarité, l’obésité et les dyslipidémies dans la frange jeune de la population [8].

 

Mode de prise en charge

 

Cette étude révélait que l’assurance maladie universelle qui est une nécessité pour la population de plus en plus pauvre n’était pas encore vulgarisée depuis son lancement le 25 avril 2017 en Côte d’Ivoire. La grande majorité des patients n’avait aucune couverture maladie (au-delà de 87,8%). Cette insuffisance limite davantage l’accès aux soins de qualité.

Facteurs de risque cardiovasculaires

L’HTA représentait le principal facteur de risque cardiovasculaire associé aux insuffisances cardiaques à fraction d’éjection préservée et altérée respectivement dans 69,7 et 49,8%. En Afrique sub-saharienne, l’HTA constitue la principale étiologie de l’insuffisance cardiaque à 45,4% [7], à 21,8% chez les IC-FEA [11], aux Etats Unis et en Europe respectivement à 65% et 59% [19,21]. En revanche elle était significativement plus observée chez les patients ayant une IC-FEP en Afrique [12-14]. Chez les Afro-Américains, l'hypertension artérielle était retrouvée chez 96,1% des patients présentant une dysfonction diastolique [22]. L’HTA est un facteur de risque constant plus fréquent dans l’IC-FEP.

L’âge supérieur à 60 ans chez la femme semble être un facteur associé à l’IC-FEP dans cette étude confirmée par une revue systématique rapportée par Van Riet et al [23] et par une méta-analyse [24]. L’IC-FEP était également liée au diabète, à l’obésité, à l’insuffisance rénale chronique, et au syndrome d’apnée du sommeil [25].

 

Caractéristiques cliniques

 

Pression artérielle

 

Les pressions artérielles systolique (166,5±40 mmHg vs 130,6±32,9 mmHg ; p =0,0001) et diastolique (98,3±26,5 mmHg vs 89,8±22,8 mmHg ; p = 0,0115) étaient plus élevées chez les IC-FEP comparativement aux IC-FEA tant en Côte d’Ivoire qu’aux Etats-Unis [12,16]. En effet, la majorité des sujets IC-FEP était hypertendue que ceux avec IC-FEA (87,2% vs 50,8% ; p = 0,0001).

 

Type d’insuffisance cardiaque

 

L’insuffisance cardiaque globale est la forme habituelle retrouvée par les auteurs en Afrique Subsaharienne surtout dans l’IC-FEA [8,12,26]. Cependant, elle est souvent gauche que globale dans l’IC-FEP. Dans notre contexte de pauvreté, le retard de consultation et l’insuffisance voire l’absence des moyens de prise en charge, pourraient expliquer cette évolution vers des formes particulièrement sévères [27].

 

Comorbidités

 

L’IC-FEP semblait être associée associé à l’insuffisance rénale et l’anémie. Cette insuffisance rénale pourrait résulter d'une néphroangiosclérose, en rapport avec une hypertension artérielle ancienne et non équilibrée. L'insuffisance rénale sévère chez ces patients, multiplie le risque de complications cardio-vasculaires par le biais de modifications structurelles du myocarde, de l'anémie et d'une intolérance aux excès de sodium [14,28-29]. Cette anémie pourrait être en rapport avec une baisse de la synthèse de l’érythropoïétine au niveau rénal.

Owan et Bhatia ont trouvé dans leurs études que les patients ayant une IC-FEP diffèrent de ceux atteints d’IC-FEA. Il s’agirait typiquement des patients âgés (âge moyen 74-76 ans), de sexe féminin (62-66%), avec de multiples comorbidités dont l’hypertension (55-77%), la coronaropathie (36-53%), la fibrillation auriculaire (32-41%), le diabète (32-45%), l’insuffisance rénale chronique (23-26%), la maladie cérébrovasculaire (15%), l’anémie et l’obésité [11,20].

 

Caractéristiques paracliniques

 

Electrocardiographiques

 

Dans notre série, l’électrocardiographie a permis de révéler que les patients en IC-FEP avaient par ordre de fréquence décroissant une hypertrophie ventriculaire gauche avec parfois une hypertrophie auriculaire gauche associée, un trouble du rythme et rarement des ondes Q de nécrose. Cet examen retrouvait également une hypertrophie auriculaire et ventriculaire droite sans une signification clinique. Dans notre série, les patients en fibrillation atriale représentaient 21,05% des patients ayant une IC-FEP. L’ECG permet de détecter l’association de l’hypertrophie ventriculaire gauche (65%) et de la fibrillation atriale (13%) [13] chez les patients en IC-FEP et dès l'admission comparée aux IC-FEA, bien que les antécédents de fibrillation atriale soient courants dans les deux catégories d’IC [18]. La fibrillation atriale entraînant une perte de la systole auriculaire et du contrôle du rythme cardiaque, pourrait être particulièrement mal tolérée chez les personnes présentant un dysfonctionnement diastolique [30].

La symptomatologie électrocardiographique dans l’IC-FEA est rarement normale. La présente série rapportait des anomalies similaires à l’IC-FEP. L’hypertrophie ventriculaire gauche, est associé troubles du rythme à type d’extrasystole et de la conduction. L’onde Q de nécrose est fréquente. Les patients en fibrillation atriale semblent rares (16,81%) [10, 30-32].

 

 

 

 

Caractéristiques radiologiques

 

Les caractéristiques radiographiques permettaient de distinguer nettement IC-FEA et IC-FEP. La cardiomégalie était quasi-constante (98,01%) dans l’IC-FEA contrairement à l’IC-FEP où la cardiomégalie était rare (23,6%). En effet, 85,2% de cardiomégalie de l’IC-FEA était associée à une stase veineuse pulmonaire [11]. Dans la littérature les patients en IC-FEP ont une absence fréquente de cardiomégalie. Celle-ci pourrait s’expliquer par la présence de cardiopathies ischémiques et hypertensives dilatées avec FE supérieure à 50%.

 

Echocardiographiques

 

La dilatation ventriculaire gauche avec une PAPS plus élevée était plus importante et fréquente dans l’IC-FEA. Bien que la dilatation auriculaire était quasi similaire dans les 2 catégories d’IC, la masse ventriculaire gauche était plus élevée et le rapport E/E’ plus élevé dans l’IC-FEP. En effet, dans l’IC-FEP, la taille du ventricule gauche reste longtemps normale en l’absence de facteur additionnel tel que l’ischémie myocardique [33]. Mboup retrouvait à l'échodoppler cardiaque trans-thoracique surtout une hypertrophie ventriculaire gauche (56%) et une dilatation de l'oreillette gauche (75%) des patients en IC-FEP [13]. L’oreillette gauche est fréquemment dilatée. En général, la sévérité de la dilatation est associée à la sévérité de la dysfonction diastolique [34]. A la biologie le taux NT- ProBNP semble élevé dans IC-FEP que dans IC-FEA mais non contributif.

 

Cardiopathies sous-jacentes

 

Les étiologies des IC-FEP étaient dominées par les cardiopathies hypertensives (65,7%) et ischémiques (30,2%). Nos résultats sont superposables à ceux de Traoré en Côte d’Ivoire qui retrouve l’étiologie hypertensive dans 85,6% [12]. Ceci pourrait être lié à la prévalence élevée de l’hypertension artérielle dans notre contexte et de ses conséquences physiopathologiques notamment l'apparition d'une hypertrophie ventriculaire gauche avec une augmentation de la rigidité artérielle et ventriculaire, et une altération de la relaxation [35].

La cardiopathie ischémique était la deuxième cause d’IC-FEP retrouvée dans notre étude. Traoré en Côte d’Ivoire retrouvait également la cardiopathie ischémique comme deuxième cause d’IC-FEP à plus faible pourcentage (4,6%) [12]. La plus grande proportion retrouvée dans notre étude pourrait s’expliquer par l’activité croissante de la cardiologie interventionnelle au fil des années à l’ICA permettant d’affirmer le diagnostic.

Les étiologies de IC-FEA étaient dominées par les cardiomyopathies dilatées (69,4%), les valvulopathies (15,2%) et la cardiopathie ischémique (13,2%) [11]. La proportion de cardiopathie ischémique pourrait s’avérer plus importante dans notre étude si la coronarographie avait été réalisée systématiquement chez tous les patients présentant une CMD.

 

Traitements reçus

 

Le furosémide et les IEC/ARAII constituaient le traitement de base de l’insuffisance cardiaque. En revanche, ce traitement combiné, aux bêtabloquants et aux ARM étaient plus utilisés chez les patients en IC-FEA. Benjamin et al aux Etats-Unis avec une différence statistiquement significative trouvaient également plus les IEC, les bêtabloquants et les antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoïdes (ARM) [16]. Par contre, les dérivés nitrés et les vasodilatateurs étaient plus utilisés en association avec les diurétiques dans l’IC-FEP. Ces traitements étaient conformes aux recommandations nationales avec respect de l’anticoagulation en cas de fibrillation atriale.

 

Durée du séjour intra-hospitalier

 

Les patients en IC-FEP avaient une durée du séjour plus élevée comparé à celle de l’IC-FEA (6,4±1,2 jours vs 5±3,2. jours ; p = 0,001). Goyal aux USA retrouvait une durée de séjour plus longue dans l’IC-FEP de plus de 4 jours [36]. Par ailleurs, les patients étaient également moins susceptibles d’être renvoyés tôt chez eux, en faveur de la réadaptation pour les

 

hospitalisés ou d'un établissement de soins infirmiers spécialisés, et présentaient un taux intermédiaire de mortalité hospitalière (2,5% contre 2,7% dans l’IC-FEA) [16].

 

Décès intrahospitalier

 

La mortalité intrahospitalière semblait plus élevée chez les patients ayant une IC-FEA. Ceci se rapprochait des 8,29% retrouvés par Traoré en Côte d’Ivoire [12] et des 9,4% retrouvés par Tougouma au Burkina Faso [9]. Goyal retrouvait une mortalité hospitalière faible dans l’IC-FEP comparativement à celle de l’IC-FEA. [36]. Par contre Abebe en Ethiopie a montré qu’il n’y avait pas d’association statistiquement significative concernant la différence de mortalité entre les patients avec IC-FEP et IC-FEA (14,02% vs 14,21%) [17].

La surmortalité (6,2%) constatée bien que statistiquement non significative, pourrait avoir une importance au plan clinique liée à la gravité de l’IC-FEA. Ce qui nécessite une attention particulière au cours de la prise en charge.

 

 

LIMITES DE L'ETUDE

 

 

La principale limite de notre étude est la faible taille de l’échantillon, qui aboutit à une faible puissance des tests statistiques réalisés, réduisant ainsi la probabilité de détecter des différences significatives qui existent dans la population. Une autre limite concerne l’observance des patients qui n’a pas été évaluée de manière objective. Certaines variations de l’INR pourraient ainsi être liées à une mauvaise observance médicamenteuse. Néanmoins, ce résultat reflète ce qui est rencontré en pratique courante. Par ailleurs, le contrôle de l’INR n’était pas fait à une fréquence régulière et fixe chez tous les patients.

 

 

CONCLUSION

 

Cette étude réalisée à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan montre que l’IC-FEA reste majoritaire, aux étiologies dominées par la cardiomyopathie dilatée et les valvulopathies.

L’hypertension artérielle était le principal facteur de risque cardiovasculaire associé aux deux types d’IC.

L’IC-FEP était plus fréquente chez les sujets âgés, hypertendus et diabétiques, d’étiologies dominées par les cardiopathies hypertensives et ischémiques. La durée du séjour hospitalier était plus longue et le taux de décès était plus élevé dans l’IC-FEP.

De futures études prospectives sur des effectifs plus importants et des paramètres échocardiographiques mieux enregistrés permettront de mieux comparer les caractéristiques des IC à FE altérée et préservée en Côte d’Ivoire et en Afrique subsaharienne.

 

 

Tableau 1 :

 

Caractéristiques générales des patients insuffisants cardiaques

Caractéristiques générales

IC-FEP (n =76)

IC-FEA (n = 327)

OR [IC95%]

P

Age (M±ET)

57,53 ± 17,01

57,82 ±17,37

 

0,0956

Sexe (%)

       

   Homme

50

58,2

   

   Femme

50

41,8

   

Assurance maladie (n(%))

4(5,2)

40(12,2)

   

Lieu de résidence (n(%))

       

   Abidjan

70 (92,1)

238 (72,7)

   

   Hors Abidjan

6 (7,8)

87 (26,6)

   

FDRCV (n(%))

       

   Hommes (Age > 55 ans)

22(28,9)

98(29,9)

1,43 [0,76  2,65]

0,222

   Femmes (Age > 60 ans)

18(23,6)

42(12,8)

2,37 [1,14  4,74]

0,0168

   HTA

53(69,7)

163(49,8)

6,62 [2,88  17,71]

0,0017

   Diabète

14 (18,4)

55(16,8)

2,40 [1,07  5,62]

0,7385

   Tabagisme

6 (7,8)

33(10,0)

0,86 [1,07  5,62]

0,7603

   Dyslipidémie

4(5,2)

21(6,4)

1,34 [1,07  5,62]

0,5642

   Surpoids

5(6,5)

19(5,8)

1,19 [1,07  5,62]

0,4689

   Obésité

10(13,1)

34(10,3)

1,46 [1,07  5,62]

0,3576

   Sédentarité

6(7,8)

26(7,9)

1,16 [1,07  5,62]

0,769

C-FEA : Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée ; IC-FEP : Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée ;  

                 FDRCV : facteurs de risque cardiovasculaires, HTA : Hypertension Artérielle ; M±ET : Moyenne Ecart type ; OR : Odds Ratio;

 

Tableau 2

 

Caractéristiques cliniques des patients insuffisants cardiaques

 

Caractéristiques cliniques

IC-FEP (n =76)

IC-FEA (n = 327)

OR [IC95%]

P

Nombre de décompensations antérieures (n(%)

     

   [1    3[

10 (13,1)

57 (17,4)

0,15[0,06  0,34]

0,0001

   [3     5[

4 (5,2)

11 (3,3)

1,60[0,36  5,58]

0,6655

   [5   10[

0

6 (1,8)

0 [0  2,74]

0,4058

PAS (mmHg)

152,96 ± 40,89

128,43 ±33,04

 

0,0001

PAD (mmHg)

89,32± 23,18

89,26 ± 22,89

 

0,0085

Stade fonctionnel selon la NYHA n(%)

       

   II

4(5,2)

2(0,6)

9,0[1,26  100,77]

0,013

   III

15 (19,7)

84(25,6)

0,73[0,36    1,44]

0,3356

   IV

57(75,0)

241(73,7)

1,07[0,59    2,02]

0,861

Type d'insuffisance cardiaque (n(%))

       

   Globale

45(59,2)

249(76,1)

0,38[0,26  0,79]

0,0028

   Gauche

31(40,7)

72(22,0)

2,44 [1,38 4,26]

0,0007

   Droite

0

6(1,8)

0 [0    2,74]

0,2829

Comorbidités (n(%))

       

   Insuffisance rénale

22 (28,9)

39 (11,9)

3,01[1,56   5,66]

0,0002

   Diabète

14 (18,4)

55 (16,8)

2,40[1,07   5,62]

0,7385

   Obésité

10 (13,1)

34 (10,3)

1,46[1,07   5,62]

0,3576

   Anémie

53(72,3)

177(57,5)

1,95[1,11   3,50]

0,0133

   Hyponatrémie

33(43,4)

138(40,1)

1,05[0,61   1,79]

0,8464

   Hypokaliémie

12(15,7)

54(16,6)

0,95 0,44   1,93]

0,8779

IC-FEA : Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée ; IC-FEP : Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée ; OR : Odds ratio; PAD : Pression Artérielle Diastolique ; PAS : Pression Artérielle Systolique ; NYHA : New York Heart Association

 

Tableau 3

Caractéristiques paracliniques des patients insuffisants cardiaques

Paracliniques

IC-FEP (n =76)

IC-FEA (n = 327)

OR [IC95%]

P

Radiologique

       

Cardiomégalie (ICT > 50)

18(23,6)

321(98,1)

   

Electrcardiographiques

       

   Rythme sinusal

59(77,6)

260(79,5)

0,89[0,47  1,75]

0,7164

   HVG

             35(46)

        142(43,4)

 1,11[0,65  1,89]

 0,6776

   Troubles du rythme

23(30,2)

129(39,4)

0,67[0,37  1,17]

0,1366

      ACFA

16(69,5)

55(42,6)

1,32 [0,66  2,53]

0,3829

      Flutter atrial

3(13,0)

6(4,6)

2,19[0,34  10,56]

0,2305

      ESV

0

61(47,2)

0 [0  0,22]

 

      ESA

 

16(12,4)

0 [0  0,99]

 

   Troubles de la conduction

13(17,1)

102(31,1)

0,45[0,22  0,88]

0,0143

   Onde Q de nécrose

3(0,9)

14(4,2)

0,92 [0,16  3,41]

0,5968

Biologiques

       

   NT- ProBNP

3288,28 ± 6913,14

1962,15 ± 5335,23

0,0667

Echocardiographiques

       

   DTDVG

54,21 ± 10,27

65,75 ± 8,54

 

0

   DTSVG

37,16 ± 8,70

55,91 ± 9,14

 

0

   MVG

148,92 ± 61,89

134,11 ± 66,45

 

0,0771

   SOG

24,94 ± 10,45

24,92 ± 6,10

 

0,9824

   E /E’

19,5 ± 3,40

13,08 ± 9,28

 

0,1806

   PAPS

56,24 ± 23,62

51,97 ± 16,01

 

0,0587

   Cardiopathies sous-jacentes

       

      Cardiopathie hypertensive

50 (65,7)

7 (2,1)

   

      Cardiopathie ischémique

23 (30,2)

43 (13,1)

   

      CMH

2 (2,6)

0

   

      CMR

1 (1,3)

0

   

      Valvulopathies

0

50 (15,2)

   

     CMD

0

227 (69,4)

   

 

ACFA : Arythmie Complète par fibrillation auriculaire ; CMD : Cardiomyopathie Dilatée ; CMH : Cardiomyopathie

                Hypertrophique ;    CMR : Cardiomyopathie Restrictive ; ESA : Extrasystole Auriculaire ; ESV : Extrasystole

               Ventriculaire ; DTDVG :Diamètre Télédiastolique du Ventricule Gauche ; DTSVG :Diamètre Télésystolique du Ventricule

               Gauche ; HVG :Hypertrophie Ventriculaire Gauche ; IC-FEA : Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée ;

               IC-FEP : Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée ; ICT : Index Cardio-Thoracique ;

               MVG : Masse Ventriculaire gauche ; OR : Odds ratio; PAPS :Pression Artérielle Pulmonaire Systolique ;

               OG :Surface de l’Oreillette Gauche ;

 

Tableau 4

Répartition des traitements reçus dans les deux sous-groupes

 

Traitement

IC-FEP n=76(%)

IC-FEA n=327(%)

p

Diurétiques de l’anse

76 (100)

327 (100)

-

IEC/ARAII

55 (72,3)

258 (78,8)

0,2

Bétabloquants

30 (39,4)

195 (59,6)

0,00001

Dérivés nitrés

29 (38,1)

59 (18,0)

0,0019

ARM

2 (2,63)

150 (45,8)

0,00001

Anticoagulants

19 (25,0)

86 (26,2)

0,5

 

                ARA II : Antagoniste des Récepteurs de l’Angiotensine II ; ARM :Antagoniste des Récepteurs aux Minéralocorticoïdes

               IC-FEA : Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée ; IC-FEP : Insuffisance cardiaque à fraction d’éjection

               préservée ; IEC :Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion ;.

 

 

REFERENCES

 

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