C22. FACTEURS ETIOLOGIQUES ET D’AGGRAVATION DE LA DEFAILLANCE CARDIAQUE CHRONIQUE EN MILIEU INTRA-HOSPITALIER
Ngongang OC 1,Tachim NK3, Azabji KM2, TsambangL3, EssonoA3, Chendjou KL4, Mfeukeu-Kuate L2,Nganou CN2, Hamadou O2,Hamadou B2,Djomou NAF5, Boombhi J2, Wandji J1,Kowo M1, Ouankou MD1, Kaze FJ1, Kingue S2, Ngu BK2
Affiliations des auteurs
- Internal medicine and specialities - Yaounde University Hospital Center
- Faculty of Medicine and Biomedical Sciences - University of Yaounde I
- Higher Institute of Medical Technology Nkolondom Yaounde
- Université Des Montagnes : Institut Supérieur des Sciences de la Santé (ISSS)
- Douala University: Faculty of Medicine and Pharmaceutical Sciences
Résumé
Historique : L’insuffisance cardiaque chronique est un problème majeur de santé publique ; au coût de prise en charge le plus élevé parmi toute la pathologie cardiovasculaire. L’objectif de cette étude était de déterminer les principaux facteurs étiologiques et d’aggravation de la défaillance cardiaque chronique et d’évaluer leur impact sur la qualité de vie des patients dans un hôpital de référence du Cameroun.
Méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective, incluant tous les patients insuffisants cardiaques nouvellement diagnostiqués (moins d’un an auparavant), ainsi que les patients ayant une décompensation aigue sur fond chronique (inclus après stabilisation d’au moins 02 semaines). Etaient incluent les patients présentant un syndrome d’insuffisance cardiaque clinique et échographique. Le recrutement a eu lieu dans les services de médecine interne, des Urgences et de Réanimation au Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé. Il s’est tenu du 1er janvier au 30 juin 2017. Les données ont été entrées et analysées respectivement par les logiciels CSPro 6.3 et SPSS.
Résultats : Au total, nous avons inclus 40 patients. L’âge moyen était de 63,6 ± 16,6 ans. Le sexe ratio homme-femme était à 0,48. L’hypertension artérielle (55%) était le facteur étiologique le plus rencontré. Les principaux facteurs de risque cardio-vasculaires étaient : la sédentarité (72,5%), les dyslipidémies (50%), la consommation d’alcool (37,5%). La dyspnée était toujours présente (100%). Sur 17 patients ayant bénéficiés du dosage de BNP, seuls 02 patients (11,7%) avaient des valeurs normales. Les autres perturbations biologiques observées par ordre de fréquence étaient : une élévation de gamma GT (77,5%), une hyperuricémie (75%), une élévation de la bilirubine libre (65%). A l’électrocardiogramme, aucun tracé n’était normal et l’anomalie principalement observée était la fibrillation atriale (20%). A l’échographie, 40% des patients présentaient une fonction systolique préservée du ventricule gauche, 37% avaient une dysfonction systolique du ventricule gauche, et 23% avaient une fraction d’éjection intermédiaire.Plus de la moitié des patients (63,2%) avaient une faible résistance à l’effort avec un périmètre de marche inférieur à 300 mètres au cours du test de marche de 6 minutes. La cardiomyopathie hypertensive (45%) représentait la principale étiologie, suivie de la myocardiopathie dilatée (17,5%). Quant au test de la qualité de vie, près de trois quarts (73%) de la population d’étude vivaient très mal leur insuffisance cardiaque, en particulier lorsque plusieurs facteurs étiologiques et d’aggravation étaient retrouvés chez un même individu. Les bétabloquants (90%) représentaient la classe de médicament la plus utilisée, suivie par les diurétiques de l’anse (72,5%) et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (62,5%). Deux (02) patientes ont été mises sous un tonicardiaque intraveineux (dobutamine) à la suite d’un choc cardiogénique (avec hypotension artérielle). Les taux de mortalité à J30, à J60 et J90 étaient respectivement de 5%, 2,5% et 5%.
Conclusion : Au Cameroun l’insuffisance cardiaque chronique survient vers la soixantaine, avec l’hypertension artérielle comme principal facteur étiologique. La recherche, la prévention et la correction de ces facteurs constituent des étapes importantes de la prise en charge car, améliorent grandement le suivi des patients et par ricochet, améliorent le pronostic.
Mots clés : Défaillance cardiaque, Facteurs étiologiques, Facteurs d’aggravation, Hypertension artérielle, Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé