C16. PREVALENCE DE L’ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DES MEMBRES INFERIEURS CHEZ LES PATIENTS DIABETIQUES A L’HOPITAL GENERAL DE DOUALA.
Victorine Audrey Ndambwe (1), bernadette Ngo Nonga(2), marielle Epacka Ewane (1).
Affiliations des auteurs :
- Faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques de l’université de douala.
- Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé.
Auteur pour correspondance :
Résumé
Introduction : L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est une maladie grave dont la prévalence est très souvent sous-estimée si l’on s’en tient à l’interrogatoire du patient ; elle varie de 2 à 48,7%, selon la population et la méthode de dépistage utilisée. Un moyen simple de détection précoce est représenté actuellement par la mesure de l’index de pression systolique (IPS), c’est-à-dire du rapport de la pression systolique à la cheville à la pression systolique humérale. Toute valeur inférieure à 0,90 témoigne d’un déficit de perfusion, d’autant plus important que la lésion artérielle est mal compensée.
Objectifs : Cette étude avait pour but de déterminer la prévalence de l’AOMI chez les patients diabétiques à l’Hôpital Général de Douala.
Méthodologie :Il s’agissait d’une étude transversale descriptive sur une durée de 5 mois allant de janvier à mai 2017 à l’unité d’endocrinologie de l’Hôpital général de Douala. Etaient inclus tout patient diabétique quel que soit le type, l’âge, la durée d’évolution, et ayant signé le consentement éclairé ; et étaient exclus tout patient présentant une amputation bilatérale des membres inférieurs ou des œdèmes importants des membres inférieurs. Pour chaque patient, nous avons réalisé un examen clinique vasculaire, nous avons mesuré les pressions systoliques au niveau de l’artère humérale, l’artère tibiale postérieure et l’artère pédieuse à l’aide d’un doppler vasculaire de poche doté d’une sonde de haute fréquence (8 mHz) ; afin de calculer l’index de pression systolique. L’AOMI, dont le meilleur témoin est la chute de l’index de pression systolique, a été définie par un IPS inférieur à 0,9. Les données ont été saisies sur Word 2013 et les analyses effectuées grâce au logiciel SPSS version 20.
Résultats : Au total nous avons inclus 192 diabétiques de type 2 dont 50,5% d’hommes ; la moyenne d’âge de la population était de 58,40 ± 10,70. Les facteurs de risque cardiovasculaires associés au diabète les plus rencontrés étaient la sédentarité (90,6%) et l’HTA (53,1%). La prévalence de l’AOMI était de 15,1%. Dans notre population d’étude, parmi les patients hypertendus, 17% d’entre eux présentaient une AOMI ; la pression artérielle systolique était plus élevée chez les patients porteur d`artériopathie mais nous n’avions pas retrouvé d’association significative entre l’HTA et l’AOMI. Plus de la moitié des patients avec AOMI étaient dépistés au stade asymptomatique. Les facteurs de risque indépendants étaient : l’âge ≥ 70 ans (IC : 2,95-31,50 ; p<0,001) ; le sexe féminin (IC : 1,35-16,04; p=0,015) et le taux HDL≤ 0,4 (IC : 1,50-14,94; p=0,008).
Conclusion : L’AOMI est fréquente à l’hôpital général de Douala et son dépistage précoce par la mesure de l’index de pression systolique reste justifié. Une meilleure prise en charge devrait passer par le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire tels que la baisse du HDL cholestérol.
Mots clés : Artériopathie oblitérante des membres inférieurs, prévalence, index de pression systolique.