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Analyse rétrospective de la fréquence cardiaque de récupération au cours des épreuves d’effort réalisées au service des explorations externes de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan

 

Retrospective analysis of recovery heart rate during cardiac stress tests carried out in the service of

external explorations at the Institute of Cardiology of Abidjan

 

COULIBALY.I1,2, NIGUEL3,DAH C S.4,5



RESUME

Introduction : La fréquence cardiaque de récupération est un paramètre pronostique important dans l’identification des sujets à risque  de pathologie cardiovasculaire et de mort subite.

But : Déterminer à partir de  la fréquence cardiaque de récupération le  profil de risque des sujets ayant bénéficié d’une épreuve d’effort  précise L e type de sujets explorés.

Patients et Méthodes : Travail rétrospectif et comparant deux groupes de sujets .Ceux ayant présenté une altération de la fréquence cardiaque de récupération (Fc de récupération et ceux ayant conservé une bonne Fc de récupération (Fc>12 bpm) effectué à l’institut de cardiologie d’Abidjan, dans une population de sujets ayant effectué une épreuve d’effort à puissance croissante sur tapis roulant selon le protocole de Bruce avec une récupération active quelqu’en ait été l’indication.

Résultats : L’étude a comporté 148 sujets dont l’âge moyen était de 49,9 ans ± 11,42 avec une nette prédominance masculine de 86,7%. Les indications de l’épreuve d’effort étaient dominées par la recherche d’une  insuffisance coronarienne dans 18.24% des cas, par l’évaluation des  précordialgies atypiques dans 14.86%  et l’angor typique dans 6.75% des cas. Quant aux facteurs de risque d’athérosclérose et les antécédents pathologiques, ils étaient dominés par  l’hypertension artérielle et l’Infarctus du myocarde.

Vingt-cinq patients (16,9%) ont présenté une altération de la fréquence cardiaque de récupération (FCR < 12 bpm) et n’ont révélé aucun profil particulier comparativement à ceux qui ont gardé une bonne fréquence cardiaque de récupération. Tous les médicaments pouvant modifier la fréquence cardiaque avaient été initialement interrompus depuis au moins 48 heures.

Conclusion : Ce travail préliminaire, n’a pas permis l’identification d’un profil particulier des sujets présentant une altération de la fréquence cardiaque de récupération dans notre contexte.

Des travaux  prospectifs et de plus grande envergure s’avèrent indispensables dans la détermination du profil des patients selon la fréquence cardiaque de récupération dans notre contexte.

 

MOTS CLES

Fréquence cardiaque de récupération, épreuve d’effort, risque cardiovasculaire, mort subite, Afrique subsaharienne.

 

 

SUMMARY

Background: Heart rate recovery is being nowadays an important tool in cardiovascualr diseases assessment.

Objectives: Determine in a population tested with a stress-test on a treadmill, a cardiovascular risk profile using their heart rate recovery.

Patients and methods: We carried out a retrospective and comparative study in a group of subjects who underwent a stress test. By comparing heart rate recovery we aimed to identify a profile of subjects presenting an alteration of heart rate recovery.

Results: Mean age of the study population was 49.9 ± 11.42 with a male predominance of 87.2 %. Stress testing indications were predominantly evaluation of thoracic pains (23.6%). Myodardial infarction was the most frequent cardiac disease patients had suffered and hypertension the most frequent cardiovascular risk factor retrieved.

Twenty- five patients (16.9%) yielded an alteration of their heart rate recovery (HRR< 12 bpm) but they didn’t yield any particular profile compared to those who kept a good heart rate recovery.

Conclusion: This preliminary work didn’t yield a specific profile in patients having an altered heart rate recovery in our context. Future prospective works are needed for that purpose.



KEY WORDS

 

Heart rate recovery, stress-test, cardiovascular risk, sudden cardiac death, Susaharian Africa.

 

1.Service de médecine de l’institut de cardiologie d’Abidjan

2.Département Thorax et Vaisseaux de l’UFR SM Université Félix Houphouet-Boigny

3.Département de Biostatistique de l’UFR SM, Université Félix Houphouet-Boigny

4.Service des EFR et de médecine du sport du CHU de cocody

5.Département de Physiologie de l’UFR Université Félix Houphouet-Boigny

Adresse pour correspondance

Dr COULIBALY Iklo

Institut de Cardiologie d'Abidjan  

BP: V206 Abidjan RCI

Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

INTRODUCTION

 

L’évolution de la fréquence cardiaque sur le nycthémère reflète l’activité de l’individu. Le nœud sinusal  qui est la source de cette activité rythmique constitue  la cible la plus sensible du système nerveux végétatif [1].Si elle reflète l’état du système nerveux végétatif, la fréquence cardiaque permet également de prédire l’avenir. En effet, elle est de plus en plus considérée comme un marqueur de l’espérance de vie. Une corrélation entre fréquence cardiaque élevée et surmortalité apparaît comme de plus en plus claire [1, 2].Il s’agit non seulement d’un marqueur mais aussi d’un facteur de risque. Si pendant longtemps l’on a considéré l’adaptation de la fréquence cardiaque à l’effort comme un facteur pronostique [3-5], il est actuellement admis que la phase de récupération post-exercice et surtout la dynamique de la baisse de la fréquence cardiaque constitue un facteur pronostique majeur et indépendant aussi bien chez les sujets sains [6] que chez les sujets porteurs de cardiopathies [7-10].

L’épreuve d’effort est un outil non invasif d’évaluation de la capacité d’adaptation du système cardiovasculaire à l’exercice. Bien connue pour son intérêt diagnostique en pratique cardiologique,  l’épreuve d’effort recèle également une grande valeur pronostique. Pendant longtemps, les cliniciens et les expérimentateurs se sont limités à l’analyse des modifications hémodynamiques et électrocardiographiques notamment celles du segment ST-T, à l’effort. Actuellement, l’interprétation d’une épreuve d’effort ne saurait se limiter à ces seuls paramètres ; plusieurs autres ayant été identifiés et validés notamment la fréquence cardiaque de récupération [11].Il s’agit de la différence entre la  fréquence cardiaque atteinte au maximum de l’effort et celle atteinte  à la 1ère minute de la récupération post-exercice.

A l’institut de cardiologie d’Abidjan, l’épreuve d’effort est de routine dans le diagnostic de pathologies cardiaques notamment des coronaropathies.

L’analyse de la FC lors de la phase de récupération d’une épreuve d’effort, critère clinique simple, de mesure facile et peu coûteux, serait d’un  1ergrand apport diagnostique dans la suspicion des affections coronariennes chez des sujets mais aussi dans la stratification du risque cardiovasculaire étant entendu que sa régulation est sous l’influence du système nerveux autonome dont le rôle pronostique en pathologie cardiovasculaire est établi[3].

Il nous a paru nécessaire de déterminer le profil clinique des sujets présentant une altération de la fréquence cardiaque de récupération et de façon spécifique de :

-          étudier les caractéristiques sociodémographiques des sujets ayant effectué une épreuve d’effort à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan ;

-          analyser les facteurs de risque d’athérosclérose et de maladies coronariennes ;

-          identifier les sujets présentant une altération de la fréquence cardiaque de récupération ;

-          comparer ces sujets à ceux ayant une bonne fréquence cardiaque de récupération afin de préciser leur profil.

 

MATERIELS

 

Population et  site  de l’étude

 

Notre étude a été réalisée au service des explorations externes de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan. 

 

 Population

 

Nous avons colligé 148 dossiers d’épreuves d’effort réalisées chez des sujets adultes, entre  janvier 2009 et  décembre 2014, dans le service des explorations externes de l’Institut de Cardiologie d’Abidjan (Côte d’Ivoire).

 

Equipement

 

Toutes les épreuves d’effort ont été réalisées  sur tapis roulant de marque Schiller®, (modèle Firmaergosana, type : 1001-311, SN 09120401749, Allemagne).

 

 

 

METHODES

 

 

Type d’étude

 

Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive, analytique et comparative entre les sujets ayant présenté une altération de la Fc de récupération (Fc  12 bpm et ceux dont la Fc de récupération était normale (Fc ).

 

Investigation   

 

Sélection de l’échantillon

 

Critères d’inclusion

 

Tout dossier  complet de sujets de plus de 18 ans ayant bénéficié d’une épreuve d’effort sur tapis roulant. Un dossier complet comprenait : les aspects cliniques, les paramètres sociodémographiques, le motif de l’épreuve d’effort, les antécédents cardiovasculaires (pathologies coronariennes), les facteurs de risque cardiovasculaire (HTA, Diabète, Tabagisme, Sédentarité, obésité) et les traitements en cours.

 

Critères de non sélection

Les patients porteurs de stimulateurs cardiaques, de syndrome de préexcitation, d’arythmie à type de fibrillation auriculaire et de troubles conductifs auriculo-ventriculaires majeurs (BAV de type 2, de haut degré, et BAV complet) n’ont pas été retenus.

 

Déroulement de l'épreuve 

 

Avant l'épreuve

 

Un examen clinique avait été conduit avant l’épreuve d’effort à la recherche d’une contre-indication à l’examen. La fréquence cardiaque et la tension artérielle basales étaient notées et un ECG de repos enregistré. Les traitements bêtabloquants étaient systématiquement interrompus depuis au moins 48 heures.

 

Pendant l'épreuve

 

Les épreuves d’effort ont été menées  selon le protocole de Bruce sur tapis roulant.

L’épreuve a été réalisée chez un patient bien préparé, ayant une tenue adaptée à l'effort, averti des modalités de l’épreuve d’effort. 

Les épreuves d’effort à but diagnostique de pathologie coronarienne étaient réalisées en l'absence de tout traitement anti-angineux depuis au moins 48 heures.

Le patient était relié à un moniteur qui permettait de surveiller la fréquence cardiaque, de réaliser l’électrocardiogramme, pendant que la pression artérielle était obtenue à l’aide d’un brassard manométrique automatique qui enregistrait la pression artérielle à la fin de chaque palier.

La charge imposée au patient pendant l’épreuve d’effort était augmentée par paliers successifs toutes les trois minutes. Au cours du protocole de Bruce, la vitesse de déroulement du tapis et la pente d’inclinaison variaient selon le palier. Il était demandé au patient de signaler la survenue de tout symptôme au cours de l’épreuve. 

A chaque minute, la pression artérielle et la  fréquence cardiaque étaient notées et un tracé ECG 12 dérivations était enregistré.

L'épreuve était interrompue lorsque la fréquence cardiaque atteignait la fréquence maximale théorique ou s'il apparaissait un critère d'arrêt : 

-          manifestation ECG d'ischémie myocardique formelle.

-          trouble du rythme auriculaire rapide.

-          extrasystolie ventriculaire polymorphe, tachycardie ventriculaire.

-          absence d'augmentation ou chute de la pression artérielle, ou au contraire élévation excessive, au-delà de 270 mmHg pour la PAS.

-          mauvaise tolérance fonctionnelle (douleurs, essoufflement…)

 

Récupération

 

A la fin de l’épreuve une phase de récupération active était observée pendant laquelle une surveillance clinique, hémodynamique et électrocardiographique était  maintenue pendant les trois premières minutes.

La fréquence cardiaque était enregistrée à chaque minute.

La  fréquence cardiaque de récupération (FCR)  était définie par la différence entre la Fc atteinte au maximum de l’effort et celle obtenue à la première minute post-exercice.

Cette FCR était anormale lorsqu’elle était ≤ 12 bpmen récupération active [20].

 

Analyse statistique 

 

Les données ont été saisies dans une base à l’aide du Logiciel Epidata 3.1 et par la suite analysées avec  le logiciel statistique Epidata analysis V2.2.2.183

Les variables catégorielles présentées sous forme d’effectifs et de pourcentage ont été comparées par le test de chi 2 ou le test exact de Fisher. 

Quant aux valeurs continues, présentées sous forme de moyenne ±  écart-type (m ± ET), elles ont été comparées par le test de Student ou par le test de Kruskall-Wallis. Le seuil de significativité a été retenu pour une valeur de p < 0.05.

 

 

 

RESULTATS

 

 

Au  plan socio-démographique l’âge moyen de la population était de 49,9 ± 11,42 ans avec un sex -ratio de 6.78 (87,2% d’hommes).

L’âge moyen des hommes était de 49,55 ±11,77 ans et celui des femmes était de 48,32 ± 8,86 ans.

Quant à la répartition des facteurs de risque et des antécédents cardiovasculaires, l’on observait une prédominance de l’HTA et de l’infarctus du myocarde (tableau 1).

Lorsque les  motifs de réalisation de l’épreuve d’effort étaient précisés, ils étaient dominés par la recherche d’une insuffisance coronarienne (18.24%) et l’évaluation de précordialgies atypiques (14.8%) (Tableau II).

Le traitement a pu être précisé chez 95 sujets et comportait majoritairement des bloqueurs du système rénine angiotensine aldostérone (40.5%), des statines (33.78%) et des bêtabloquants (24.3%). (Tableau 2).Il est capital d’isoler les patients sous bêta bloquants qui influencent la FC (la FC max est liée au SN sympathique et la FC à la 1ère minute de récupération est liée au SN parasympathique)

À l’analyse comparative selon la fréquence cardiaque de récupération, il n’est apparu aucune différence significative en fonction des différents paramètres analysés (tableau 4). 

 

 

DISCUSSION

 

Caractéristiques socio-démographiques de la population d’étude

 

La répartition de la population de l’étude reflète bien celle de patients adultes suivis en milieu cardiologique noir africain. En effet, quelle que soit l’étude menée et l’affection analysée l’âge moyen de la population oscille généralement entre 50 et 60 ans avec toujours une prédominance masculine, traduisant bien la répartition des pathologies cardiovasculaires en Côte d’Ivoire [12, 13] et en Afrique noire [14].

Cela tient aussi à la prépondérance des coronaropathies dans cette tranche d’âge dans notre pratique [15].

 

Facteurs  de risque cardiovasculaire, antécédents coronariens et indications de l’épreuve d’effort.

 

Les facteurs de risque cardiovasculaire ont été dominés par l’HTA. Cela est une constante en  pathologie cardiovasculaire, l’HTA étant de loin le facteur de risque cardiovasculaire majeur le plus fréquent surtout en Afrique où sa prévalence  ne cesse de croître  passant de 13.9 % à 32% [16-18]. La sédentarité, le tabagisme et le diabète suivaient  respectivement  faisant ainsi écho aux résultats de l’étude STEPS [17] menée dans la région des lagunes en 2004 sur la répartition des facteurs de risque à Abidjan.

Les antécédents coronariens ont été retrouvés dans une faible proportion contrastant avec ce à quoi l’on aurait  pu s’attendre,  compte tenu  de l’importance grandissante des coronaropathies dans notre pratique [15] et de la place de l’épreuve d’effort dans leur évaluation en pratique cardiologique. Cette attitude ne semble pas être propre à notre pratique et s’observe aussi ailleurs [19].

Il est apparu que plus les sujets étaient âgés (âge ≥ 85 ans) avec un antécédent d’insuffisance cardiaque et de cathétérisme cardiaque, moins les médecins étaient enclins à prescrire une épreuve d’effort dans le bilan des coronaropathies [19]. Dans d’autres travaux par contre la recherche d’une coronaropathie   représente jusqu’à  95 % des indications de l’épreuve d’effort [20, 21].

Cela signe probablement une sous-utilisation  dans notre pratique de ce moyen non invasif et globalement accessible pour le diagnostic des coronaropathies.

Quant aux indications de l’épreuve d’effort, elles ont été dominées par  l’évaluation des douleurs thoraciques (31.75 %) qu’elles fussent typiques ou atypiques de coronaropathies. La recherche d’une insuffisance coronarienne est apparue dans 18.24 % des cas et l’évaluation  d’un angor typique dans 6.75 % des cas. Il apparaît ici un paradoxe entre le  recours fréquent à l’épreuve d’effort devant des douleurs thoraciques même atypiques et sa sous-utilisation dans un contexte clinique plus approprié. Même si certains praticiens se passent de l’épreuve d’effort dans l’exploration des coronaropathies nous pensons qu’elle devrait garder toute sa place dans nos conditions d’exercice au regard des recommandations [22]. En effet, la réalisation d’une épreuve d’effort préalable à la coronarographie et l’angioplastie semble réduire les coûts de la prise en charge des coronaropathies avec une réduction de la durée d’hospitalisation et du taux de revascularisation sans effet pervers sur la mortalité d’origine cardiaque et la survenue d’infarctus du myocarde[23]. Par ailleurs, une analyse de la qualité des prescripteurs de cette exploration  permettrait de mieux comprendre l’attitude du corps médical vis-à-vis  de l’utilisation de ce moyen diagnostique. Il est effectivement apparu que les médecins qui pratiquaient plus de 150 angioplasties annuellement avaient tendance à prescrire moins d’épreuve d’effort dans le bilan des coronaropathies [19].

 

Traitement à visée cardiovasculaire en cours

 

Quatre- vingt quinze sujets (64.2%) de notre travail  avaient au moins un traitement à visée cardiovasculaire. Ces médicaments étaient dominés par les bloqueurs du SRAA (40.54%), les statines (33.78%), l’acide acétylsalicylique (27.7%), les bêtabloquants (24.32%) et les inhibiteurs calciques (21.62%). Il apparaît dans cette liste que 86.48% des médicaments pouvaient avoir un effet antihypertenseur recoupant ainsi la forte prévalence de l’hypertension artérielle  au sein de la population d’étude.

 La combinaison entre l’âge moyen des patients, leurs antécédents cliniques et les thérapeutiques utilisées peut expliquer le recours, parfois inapproprié, à l’épreuve d’effort devant la douleur thoracique [19].

 

Analyse comparative selon  la fréquence cardiaque de récupération

 

 Fréquence cardiaque de récupération et âge

 

La fréquence cardiaque de repos était identique dans les deux groupes ainsi que la fréquence maximale théorique traduisant probablement un même niveau d’entraînement. Il a été montré que les sujets entraînés pouvaient présenter une fréquence cardiaque de repos plus basse [3]. Quant à la fréquence maximale théorique, sa détermination faisant intervenir l’âge des patients n’a pas non plus été différente puisque les deux groupes selon leur fréquence cardiaque de récupération avaient des âges moyens identiques (p = 0.139).

Cette observation contraste avec celles  de la littérature où les sujets présentant une mauvaise fréquence cardiaque de récupération étaient  plus âgés [20, 24].

Il faut cependant relever que dans ces travaux les patients étaient globalement  plus âgés que ceux de notre série ; les patients de moins de 30 ans en étaient généralement exclus. Par ailleurs ces patients avaient significativement plus d’antécédents coronariens, et plus de facteurs de risque d’athérosclérose [24].

La fréquence cardiaque de récupération est influencée par l’âge. Elle est plus rapide chez l’enfant comparativement à l’adulte jeune [25] et s’amenuise avec l’âge [26].

Dans notre courte série, l’absence de différence d’âge entre les deux groupes peut s’expliquer par un intervalle d’âge plus grand (18 à 73 ans) mais également par le fait que notre groupe comportait à la fois des sujets sains et des sujets porteurs de coronaropathies. Une cohorte plus importante et plus homogène permettrait  certainement une analyse plus fine et un profil plus précis quant à l’effet de l’âge sur la fréquence cardiaque de récupération dans notre contexte.

 

 Fréquence cardiaque de récupération et genre

 

La répartition selon le genre de la fréquence cardiaque de récupération ne révèle aucune prédominance de genre. Dans la littérature cependant, les femmes jeunes avant la ménopause présentent un tonus sympathique de repos plus important et une meilleure réactivation vagale en post-effort ce qui leur conférerait une meilleure fréquence cardiaque de récupération. Par ailleurs,  le système sympathique des hommes semble plus sensible à l’exercice et  ils présenteraient  une plus grande fluctuation des paramètres adrénosensibles [27].

Cette différence semble être liée à l’effet bénéfique des œstrogènes qui influencent la régulation nerveuse autonome cardiaque [28] et préviennent  le déséquilibre de la balance vagosympathique [29] et améliorent le baroréflexe [30].

Fréquence cardiaque de récupération et facteurs de risque

 

Aucun des facteurs de risque analysés dans cette étude ne semble avoir influencé la fréquence cardiaque de récupération. Les liens entre facteurs de risque classiques d’athérosclérose et la fréquence cardiaque de récupération sont variables d’une étude à l’autre. Dans un récent travail, une équipe sud-coréenne [31] a montré une forte corrélation entre  l’existence d’une hypertension artérielle dite « blouse blanche » et un ralentissement de la fréquence cardiaque de récupération.  Dans un travail plus ancien Vrijkotte et coll. [32] avaient montré qu’un tonus vagal faible donc une mauvaise adaptation de la fréquence cardiaque pouvait être source d’hypertension artérielle modérée.  Dans notre travail, il n’y a  pas eu de lien entre l’existence d’une hypertension artérielle et une mauvaise fréquence cardiaque de récupération. Cependant le type d’hypertension  artérielle n’a pas été précisé dans notre travail étant entendu que le lien entre l’hypertension artérielle « blouse blanche » et ralentissement de la fréquence cardiaque de récupération se fait par l’entremise d’une hyperadrénergie. Par ailleurs l’hypertension artérielle non contrôlée a été identifiée comme l’un des facteurs susceptibles d’élever la fréquence cardiaque de repos de sujets présentant un angor d’effort [33].

La sédentarité n’a pas non plus influencé le niveau de la fréquence cardiaque de récupération. Ce paramètre est pourtant décrit comme un marqueur  de la capacité physique  des sujets. La fréquence cardiaque de récupération étant plus mauvaise chez les sujets sédentaires que chez les actifs [34]. Même entre sédentaires, ceux qui avaient une meilleure condition physique présentaient une meilleure fréquence cardiaque de récupération [35]. Dans notre travail cependant, la sédentarité ou le niveau d’activité physique n’ont pas été évalués de façon objective. La recherche d’un lien entre sédentarité et mauvaise fréquence cardiaque de récupération devra nécessiter un travail mieux élaboré dans ce sens avec une évaluation plus objective du niveau d’activité physique.

Le tabac est reconnu comme un facteur tachycardisant  au repos [33] mais également d’altération de l’adaptation de la fréquence cardiaque à l’effort [36] et de la fréquence cardiaque de récupération en fin d’effort surtout chez la femme jeune [36,37].

Dans notre série nous n’avons noté aucun effet du tabac sur la fréquence cardiaque  tant de repos que de récupération. Cependant dans notre travail, le niveau  de  tabagisme n’a pas été évalué ; son effet sur la fréquence cardiaque de récupération semble être lié à son importance.  En effet le travail d’Erat et coll. [37] qui a révélé l’altération de la fréquence cardiaque par le tabac a été mené chez  des sujets  fumant  plus de 20 paquets-années.

La présence d’un  diabète  n’a révélé aucun impact sur la fréquence cardiaque de récupération contrastant avec les données de la littérature. Yamada et Coll. [38] ont montré une réduction de la fréquence cardiaque de récupération  chez des diabétiques de type 2 chez qui  elle apparaissait comme un facteur prédictif de  survenue d’ischémie myocardique silencieuse. Cette réduction de la fréquence cardiaque de récupération a été attribuée à l’altération du système nerveux autonome induite par le  diabète de type 2, à l’âge  du patient et à l’ancienneté du diabète. Dans notre travail l’ancienneté du diabète n’a pas été analysée et par ailleurs les patients de notre étude étaient plus jeunes ; le diabète et l’âge étant deux facteurs qui peuvent indépendamment altérer la fréquence cardiaque de récupération [26].

Par ailleurs cet effet du diabète et de l’âge ne semble pas admis par tous les auteurs. En effet si Carnethon et coll. [39] n’ont pas noté de lien entre la baisse de la fréquence cardiaque de récupération et une élévation de la glycémie et l’hyperinsulinisme au fil du temps, Kizilbash [26] a montré que la fréquence cardiaque de récupération  baissait plus rapidement en présence d’au moins deux  composants du syndrome métabolique .En effet, des modèles expérimentaux ont révélé que le SNA jouait un rôle central dans le développement du syndrome métabolique en promouvant l’insulinorésistance qui elle, était source d’élévation du tonus sympathique. Cette altération du tonus sympathique précédait toujours le développement du syndrome métabolique. Comme on le voit les facteurs de risque qui peuvent influencer la fréquence cardiaque de récupération  ne le font pas directement mais par le biais d’une altération du SNA qui est l’une des composantes principales de la régulation de la fréquence cardiaque de récupération.

Dans notre travail nous n’avons pas analysé le syndrome métabolique et par ailleurs la littérature ne précise pas non plus ses composants  qui semblent modifier le plus la fréquence cardiaque de récupération. L’on peut s’autoriser à penser que l’analyse de la  fréquence cardiaque de récupération  pourrait être  un éventuel moyen de détection précoce d’un syndrome métabolique  chez des personnes présentant déjà deux éléments  du syndrome métabolique.

 

 

 

LIMITE DE L’ETUDE

 

 

Nous avons identifié quelques limites à notre travail :

-          du fait de son caractère rétrospectif nous avons dû analyser des résultats provenant d’explorations dont nous n’avons pas fixé  ni contrôlé les conditions de réalisation. En effet le paramètre étudié qu’est la fréquence cardiaque de récupération peut être tributaire de nombreux facteurs incluant les conditions environnementales notamment la température et l’hygrométrie ;

 

-          nous avons inclus tous les sujets (sains ou présentant des pathologies) ayant  effectué une épreuve d’effort ;

 

L’impossibilité de croiser les résultats de l’épreuve d’effort avec ceux de la coronarographie chez les patients qui avaient pu en bénéficier afin d’apprécier la valeur pronostique éventuelle de la fréquence cardiaque de récupération dans notre contexte.

 

 

 

CONCLUSION

 

 

 

Si l’épreuve d’effort, de par son caractère non invasif constitue un moyen diagnostique important en pratique cardiologique dans l’évaluation de nombreuses pathologies cardiovasculaires, force est de constater que ses vertus pronostiques sont  ignorées ou très peu utilisées dans notre pratique cardiologique.

Ce travail préliminaire a montré l’accessibilité d’un paramètre clinique simple et peu coûteux  qu’est la fréquence cardiaque de récupération et dont la majorité des travaux s’accorde à lui  reconnaître une valeur pronostique indéniable.

Tableau 1

Répartition selon les FDR cardiovasculaire, les antécédents coronariens

 

Effectif n =148

Proportion (%)

FDR CV

 

 

HTA

64

43.24

Diabète

14

  9.45

Tabagisme

15

10.43

Sédentarité

40

27.02

Antécédent coronarien

 

 

Angor

  4

2.7

IDM

15

10.13

Tableau 2

Répartition selon les indications de l’épreuve d’effort

Indications de l’épreuve d’effort

Effectif n= 148

Proportion(%)

Evaluation d’aptitude physique

12

 8.10

Douleurs thoraciques

13

8.8

Précordialgies atypiques

22

14.86

Angor

10

  6.75

Recherche d’une insuffisance coronarienne

27

18.24

Evaluation post-IDM

 6

 4.05

Anomalies ECG

 

 

Ischémie sous-épicardique

13

8.8

- Ondes T négatives

 6

  4.05

- ESV

 2

   1.35

- Bilan HTA

 2

   1.35

- Non Précisée

35

23.64

 

Tableau 3

Répartition selon le traitement à visée cardiovasculaire

Classes médicamenteuses

Effectif n= 148

Proportion (%)

IEC/ARA II

60

40.54

Bétabloquants

36

24.32

Inhibiteurs calciques

32

21.62

Statines

50

33.78

AAS

41

         27.7

Clopidogrel

20

13.51

Dérives nitres

18

12.16

Trimetazidine

10

  6.75

Diurétiques

  9

  6.08

Antidiabétiques oraux

  9

  6.08

Insuline

  2

  1.35

 

 

Tableau 4

Analyse comparative selon la fréquence cardiaque de récupération

 

 

FC de récupération

 

Population Totale (N=148)

≤ 12 bpm (N=25)

> 12 bpm (N=123)

P

Age

49.9±11.42

53.28 ± 9.12

48.6 ±11.71

0.139 (NS)

Genre

 

 

 

 

    Masculin

129 (87.2%)

21(84%)

108 (8397%)

0.6041(NS)

    Féminin

19 (12.8%)

4 (2.7%)

15 (10.1%)

FDR CV

 

 

 

 

    HTA

65

12 (18.5%)

53 (81.5%)

0.2468 (NS)

    Diabète

14

4 (26.7%)

11 (73.3%)

0.2628 (NS)

    Tabagisme

15

2 (13.3%)

13 (86.7%)

0.9074 (NS)

    Sédentarité

40

       9 (22.5%)

31 (77.5%)

0.2632 (NS)

FC de repos (m ±ET)

73.48 ± 15.38

 76.28±16.21

72.89±15.20

0.31    (NS)

FMT (m ± ET)

170 ±14.09

166.80±9.11

170.68±13.97

0.36 (NS)

FCR (m ± ET)

28.16 ±16.67

 7.48±3.54

32.37±15.06

< 0.05

 FDRCV : facteur de risque cardiovasculaire

 

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